La famille Merzouki, par la bouche de l'un de ses membres est revenue à la charge. Le problème a été rapporté par notre quotidien il y a trois mois. Suite à la décision des pouvoirs publics de procéder à l'extension de la zone d'activité industrielle d'Oued El Berdi, cette famille s'est vue exproprier une seconde fois. Des terres à haut rendement céréalier viennent d'être intégrées dans une zone créée depuis une décennie, mais qui est restée étrangement vide dans la majorité de ses lots. Les lourdeurs administratives, le désintéressement des investisseurs ont fait que cette zone industrielle a fini par devenir un immense terrain vague. Pour permettre de rapprocher le site de l'axe routier Est-Ouest, l'administration a consenti une extension. Ces derniers jours, une entreprise privée a commencé les terrassements. Aucun mal à ça, sauf que des centaines d'oliviers millénaires se sont trouvés sur le passage des engins. Les propriétaires crient au scandale de l'année. «Ces terres sont celles de nos ancêtres. Ce qui se déroule maintenant n'est qu'un crime à l'égard d'une famille qui compte des chahids et des moujahids». La famille Merzouki dit avoir saisi toutes les parties concernées pour arrêter le massacre mais en vain. La région d'Oued El Berdi est en fait une commune située à une dizaine de kilomètres à l'Est du chef-lieu de la wilaya. La zone industrielle instituée par décision, il y a une vingtaine d'années n'est en fait qu'un grand espace assis sur des terres agricoles très fertiles. Actuellement, seule une poignée d'entreprises ont rejoint le site. Le précédent wali, aujourd'hui à Ouargla, tenait à agrandir le lieu espérant la venue d'investisseurs. Tout le monde sait que personne ne viendra et cette nouvelle expropriation profitera plus tard à de faux investisseurs qui y domicilieront des actions qui ne profiteront nullement à Bouira», pense un habitant de la région qui regrette les années où les tracteurs en file indienne emportaient le blé à l'office. «La proximité du barrage de Tilesdit est une chance. Au lieu de bétonner les terres, d'exproprier les honnêtes propriétaires, l'Etat peut les aider à investir dans l'agriculture qui reste l'unique solution d'avenir» pense le représentant des Merzouki.