Idem pour les centaines d'oliviers qui seront prochainement la proie des bulldozers pour permettre une extension de cette zone industrielle. Oued El-Berdi a de tout temps fait la renommée de l'agriculture dans la wilaya de Bouira, même après l'implantation de la zone industrielle de Sidi Khaled dans cette commune, située à une dizaine de kilomètres à l'est de Bouira. Le visiteur pourra apercevoir de vastes oliveraies et des terres fertiles à perte de vue. Plaines où la céréaliculture demeure prédominante et qui ont toujours été savamment entretenues. Pendant trente années, plusieurs domaines agricoles appartenant à des privés ont été exploités, valorisés, fructifiés et en parallèle oubliés par les autorités locales. Ces terres disposant d'actes de propriété datant de 1936 ont été, dans un premier temps, attribuées à l'Urbab par un arrêté d'expropriation en date du 18 avril 1983. Une partie de ces terres a été ensuite cédée en 2012 au profit des Domaines. Les responsables de cette institution ont jugé qu'il était urgent d'entamer la parcellisation et les travaux d'implantation des investisseurs. Une urgence revenue au goût du jour avec, en date du 15 juillet, la présence des forces de l'ordre dépêchées spécialement pour forcer l'exécution malgré l'opposition des propriétaires et exploitants réels de ces terres. Un retard ou omission de la part de l'Etat qui n'a lésiné sur aucun moyen pour développer l'extension de la zone industrielle de Sidi Khaled. Pour les membres de la famille Merzouki Messaoud et consorts dont les terrains sont touchés par cette expropriation, il s'agit là d'une volonté de nuire qui ne dit pas son nom. "Comment se fait-il que ces terres fertiles que nous exploitions avant et après 1983, à ce jour déjà et depuis plusieurs générations se retrouvent ‘en urgence' dévastées par des bulldozers ? Où est l'urgence de cette situation alors que nos récoltes sont à peine engrangées ?" Il est vrai que voir ces terres arables et hautement fertiles se retrouver en quelques heures à peine transformées en un immense terrain vague demeure inexplicable aux yeux des exploitants. "Cela explique la divergence à résultante néfaste, dans l'exécution des différentes politiques économiques actuelles, à savoir porter le cap sur l'agriculture et l'industrie dans les années à venir." Idem pour les centaines d'oliviers qui seront prochainement la proie des bulldozers et ce pour permettre une extension de la zone industrielle de Sidi Khaled. Une zone depuis sa création n'a pas réussi à attirer beaucoup d'investisseurs, si l'on se fie à l'immense superficie encore inexploitée à proximité de cette zone. Pour les propriétaires expropriés qui n'ont d'ailleurs toujours pas été indemnisés, car ayant refusé d'être expropriés pour un dinar symbolique, il s'agit d'une absurdité flagrante. "30 ans après une décision, peut-on toujours arguer l'utilité publique de l'époque en disant qu'elle est toujours d'actualité ? Je pense au contraire qu'en travaillant, en valorisant et en gardant productives ces terres, c'est nous, exploitants, qui avons servi l'intérêt public pendant cette longue durée, en préservant le site au moment où les différentes politiques d'investissement de l'Etat n'ont pas eu d'incidence sur cette zone, hormis l'entrave aux exploitants d'élargir et de développer l'activité agricole, et ce, par l'arrêté d'expropriation de 1983 qui constitue un blocage bureaucratique." Plusieurs recours ont été introduits devant la justice par les exploitants de ces terres, mais à l'heure actuelle, les bulldozers sont toujours à pied d'œuvre. Hafidh B. Nom Adresse email