Le mètre carré du foncier, qui jadis était à 8000 DA, est aujourd'hui estimé à 25.000, voire 30.000 DA. La quiétude retrouvée sur la totalité de la wilaya de Bouira, la disponibilité des servitudes plus précisément du gaz, de l'eau et des routes semblent intéresser certains fortunés. En effet, et depuis quelques années, ils sont nombreux à acquérir des terres autour de villages jusque-là abandonnés. Cette tendance a influé directement sur la valeur du foncier. En ville, le coût est plus qu'exorbitant. Le mètre carré qui jadis était dans le pire des cas de 8000 DA le m2, est aujourd'hui estimé à plus de 25.000, voire 30.000 DA/m². Flairant la bonne affaire, ils sont nombreux à se rabattre sur des zones comme Taghzout, Saïd Abid, Enessiss, El Hachimia... des agglomérations à proximité de centres urbains. Pour le chef-lieu et eu égard à l'extension de la ville, les terrains alentours sont convoités par de richissimes hommes d'affaires. L'exemple le plus édifiant reste l'acquisition d'un vaste terrain agricole à l'entrée ouest du chef-lieu par un privé qui a érigé une plate-forme logistique. Le même investisseur a aussi acquis un autre terrain à l'entrée nord pour y implanter un supermarché qui tarde à se réaliser. La zone de Oued El Berdi, située à la sortie sud, connaît aussi un engouement surtout que le gaz de ville, l'éclairage public, l'eau potable et la route ont été réalisés, ce qui a permis de désenclaver la région. Le coût très bas du terrain avantageant et motivant les acquéreurs. L'autre phénomène qui motive les postulants reste l'inscription d'édifices relevant du ministère de l'Education nationale. Pour la partie Est du chef-lieu de wilaya, l'inauguration d'une sûreté urbaine, la réalisation d'un lycée, sont deux autres facteurs qui ont amené les citoyens à acheter des terrains de ce côté de la ville. Précisons aussi que le manque de foncier en ville a amené les responsables à réserver les lots récupérés dans le cadre de l'éradication du vieux bâti à des infrastructures publiques telles les directions, les logements collectifs. Au chef-lieu les privés ont cédé leurs terres et des quartiers entiers ont émergé il y a quelques années. Si on excepte les lotissements des 166 et 388, l'Etat n'a plus réservé de poches à l'autoconstruction depuis plus d'une décennie. C'est ce manque qui a fait flamber le coût vénal du terrain. L'autre exemple qui confirme la tendance reste la zone d'activité de Oued El Berdi. Depuis des années, les pouvoirs publics ne cessaient de lancer des appels aux investisseurs. Depuis maintenant deux années, les rôles se sont inversés et l'acquisition d'une plate-forme au niveau de ce site industriel est devenue difficile. Pour l'histoire, lors de l'expropriation, le mètre carré était indemnisé à 0.80 DA. Aujourd'hui à la cession, il coûte des milliers de fois son prix initial. Parce que l'immobilier reste un investissement sûr, certains nantis n'hésitent plus à investir dans ce segment qui participe directement au blanchiment d'argent.