Les négociateurs auront en particulier à discuter de la démission du cabinet de Ali Larayedh afin de permettre au président Marzouki de nommer Mehdi Jomaâ, désigné au poste de Premier ministre. Le dialogue national pour déterminer le calendrier de formation d'un nouveau gouvernement par le Premier ministre désigné Mehdi Jomaâ, a repris hier en séance plénière au siège du ministère des Droits de l'Homme et de la Justice transitionnelle au Bardo à Tunis, sous le parrainage de la centrale syndicale UGTT. «Au programme des travaux de la plénière figure l'examen de la note adressée par le Front du salut au quartette», a indiqué à la presse le président du parti populaire progressiste, Néjib Hosni soulignant que cette note comprenait un certain nombre de points conditionnant la poursuite de la participation du Front du salut au dialogue. «Parmi les principaux points: la démission immédiate du chef de gouvernement Ali Larayedh afin que le président de la République provisoire puisse charger officiellement son successeur Mehdi Jomaa de former un nouveau cabinet, conformément à l'organisation provisoire des pouvoirs publics», a précisé l'orateur cité par la TAP. Pour sa part, Zied Lakhdhar, dirigeant du Front populaire et Secrétaire général du parti des patriotes démocrates unifié, a réaffirmé l'attachement du Front du salut au changement de toute l'équipe ministérielle, à la dissolution des ligues de protection de la révolution et à la révision des nominations partisanes. Le porte-parole du parti des travailleurs, Jilani Hammami, avait indiqué samedi dernier que le Front de Salut national a décidé d'adresser une note au Quartette, parrain du dialogue, avant le démarrage aujourd'hui de la séance plénière du dialogue national, en vue de demander des garanties pour la réussite des négociations. Le président du Haut comité politique d'Al Joumhouri, Ahmed Néjib Chebbi, avait déclaré récemment son retrait du dialogue national, estimant que le dialogue a été avorté et le consensus bafoué dans la mesure où la solution a été trouvée sans consultation des grands partis et contre leur volonté. Ennahda, qui dirige l'actuel gouvernement depuis octobre 2011, a accepté de quitter le pouvoir à condition qu'en parallèle soit adoptée la future Constitution, en cours d'élaboration depuis deux ans, et que le calendrier des futures élections soit fixé. M.Jomaâ avait promis de «favoriser les conditions appropriées pour des élections transparentes et crédibles, d'assurer la sécurité des Tunisiens, et de promouvoir l'économie». Sa désignation est intervenue à l'issue de deux mois de négociations tendues destinées à sortir la Tunisie de sa crise politique déclenchée par l'assassinat par balles d'un député de l'opposition le 25 juillet. La Tunisie est privée d'institutions pérennes faute de consensus sur la Constitution trois ans après le début de la révolution ayant évincé mi-janvier 2011 le président Zine El Abidine Ben Ali du pouvoir.