2013 s'achève avec son lot de joies, mais aussi avec ses peines, notamment à cause de cette violence qui continue de se manifester au sein de notre football national. Certes, ce phénomène devenu récurrent chez nous, presque chaque week-end, a quelque peu pris du recul. Selon l'actuel ministre de la Jeunesse et des Sports, en l'occurrence Mohamed Tahmi, la violence dans nos stades de football a connu un recul de 3%, au cours de cette année 2013. Il n'en demeure pas moins que cette année qui se termine dans moins de vingt quatre heures, a malheureusement été marquée par un évènement grave du côté de Sétif, et au cours duquel, le joueur sétifien Djahnit, a failli être carrément lynché devant chez lui, par une horde de pseudo supporters de l'Entente sétifienne. Ce qui s'est passé samedi dernier en marge du match ESS-USMA, ne s'est pas déroulé au niveau du stade du 8-Mai 45, mais bien au niveau de la cité où réside actuellement le joueur Djahnit et sa famille. Une famille toujours encore complètement sous le choc car ce qui vient d'arriver au joueur sétifien, n'est nullement un cas isolé, ou l'oeuvre d'une bande de voyous. Ces énergumènes qui ont sauvagement agressé un footballeur qui a eu le malheur d'être maladroit en ratant un but tout fait, quelques heures auparavant, sont tout simplement en train de donner une autre grave dimension à la violence qui gangrène chaque jour plus notre société. Des jeunes qui possèdent de surcroît des véhicules, et qui agressent un joueur devant son lieu de résidence, avec toutes les graves conséquences qui se sont répercutées par la suite sur tous les membres de la famille Djahnit, notamment la maman du joueur, relève aujourd'hui d'un nouveau phénomène qui risque de prendre de l'ampleur à l'avenir. A cette allure, il ne serait pas étonnant que des joueurs soient carrément séquestrés un jour par des pseudo supporters, dont certains parmi eux, ont même pris à partie les deux journalistes sud-coréens qui avaient assisté samedi dernier à Sétif, au choc Entente-USMA. Voilà comment on réagit chez nous quand on est déçu par le résultat final d'un match, et pourtant sans réelle conséquence sur la suite du championnat. Pourtant, la veille du duel ESS-USMA, au cours de la rencontre JSK-CSC, l'attaquant camerounais Ebossé avait bien raté son penalty ce soir-là, et qui a par la suite coûté très cher aux Canaris du Djurdjura. Mais personne du côté des nombreux supporters de la JS Kabylie, n'a tenté de lyncher le joueur africain sus-cité, ni même insulté. Que serait-il arrivé si jamais l'ES Sétif avait perdu son dernier match face à l'USM Alger? Qu'auraient subi les joueurs de l'Entente ce soir-là, s'ils n'avaient pas réussi à égaliser? Auraient-ils eu tous droit au même sort que vient de subir leur coéquipier Djahnit qui vient de connaître, lui et sa famille une fin d'année 2013 cauchemardesque? Pis, que font en réalité tous ces présidents de clubs de football qui n'en ratent jamais une pour multiplier tous azimuts des déclarations fracassantes dans les médias et qui ne font qu'attiser davantage le feu, et nourrissent souvent la violence dans nos stades? Alors que notre sport-roi tente de marquer des points importants sur l'échiquier international, notamment grâce à la qualification de son Equipe nationale au Mondial 2014, d'autres continuent à lui faire beaucoup de tort au niveau national, par le biais d'une violence qui a pris désormais toutes les formes. Comme quoi, il faut vraiment craindre le pire, à l'orée de l'année 2014, au moment même où un autre drame a failli endeuiller la famille d'un joueur sétifien au cours de l'ultime week-end de l'année 2013.