«Les pieds-noirs reviennent à Oran où ils trouvent un terrain d'accueil favorable quant à exercer leur dogme en signant leur retour sous différents angles. Ils ne trouvent rien de mieux à faire que de se faire valoir en revendication des biens qui ne leur appartiennent pas, que de chasser les enfants des moudjahidine! Telles sont les petites phrases qui reviennent dans toutes les bouches des habitants de la rue Sebti Boumaraf (ex Keumburn) située en plein coeur d'Oran. C'est le cas de Haddad Abdenasseur qui a été chassé de son domicile, lui et sa famille de cinq membres dont un enfant de 10 mois gravement malade et un autre handicapé. Ce dernier, invalide à 80% et épiléptique, n'est autre que l'un des petits-fils du chef spirituel de l'insurrection de 1871, en l'occurrence Cheikh Belhaddad, dont plusieurs de ses enfants ont été déportés pendant que d'autres ont été dispersés un peu partout, dans plusieurs régions du pays par l'armée et l'administration coloniales. Le cas de Haddad Abdenasseur n'est pas un simple point de vue, il a été chassé de son domicile qu'il occupait depuis 1962. Dans son cas, un jugement rendu récemment en sa défaveur par la justice algérienne après un combat qui a duré quelque 13 années. Son délogeant n'est autre qu'une association évangélique appelée «Association du dieu d'Oran». Cette association a, à l'instar de toutes autres institutions et biens coloniaux, n'a plus lieu d'exister depuis que l'Algérie a recouvré sa Souveraineté nationale. «Ils m'ont expulsé manu-militari en m'envoyant un huissier de justice accompagné par 20 policiers, pour le seul but de me déloger et faire plaisir à l'association évangélique appelée «dieu d'Oran», a déploré amèrement Abdenasseur Haddad.