La réhabilitation du patrimoine doit aller au-delà d'une célébration annuelle qui est devenue une sorte d'alibi. A l'occasion de la célébration du mois du patrimoine qui a débuté hier à Alger, plusieurs manifestations (portes ouvertes, conférences et colloques), seront organisées au niveau des musées, des sites archéologiques et de l'entreprise chargée de la sauvegarde et la protection du patrimoine, en vue d'élargir le cercle d'intérêt de ce legs civilisationnel qui constitue le seul témoin vivant des civilisations humaines. Des musées, des daïras et des parties, en charge de la gestion du patrimoine et des sites archéologiques prendront part à cet important événement organisé par la direction du patrimoine, du ministère de la Communication et de la Culture. Cette manifestation qui, rappelle-t-on, vise à faire connaître cette richesse héritée par nos ancêtres, se veut aussi une rencontre de sensibilisation qui concerne la mobilisation de toute la société civile. A commencer, bien évidemment, par l'école et l'université qui doivent et devront jouer un rôle principal dans la protection de ce legs civilisationnel. Ainsi pour la préservation de nos sites, des mesures ont été adoptées récemment, telles que la loi 98/04 concernant la protection du patrimoine culturel par la mise en place d'une stratégie globale et une méthodologie. Ces textes d'application permettront aux experts et autres parties d'intervenir dans la protection et la réhabilitation du patrimoine. A titre d'exemple, l'on peut citer la loi concernant l'inventaire général du patrimoine culturel pour faciliter leur évaluation et leur classification. Nous avons également le texte relatif à la protection et la classification des sites archéologiques et des réserves et autres lois qui sont en phase d'élaboration. Il est agréable de consacrer tout un mois pour la célébration du mois du patrimoine, de déployer des efforts pour préserver nos richesses, d'adopter des lois pour réhabiliter notre patrimoine, débourser des milliards de dinars pour restaurer nos sites, mais la question que l'on doit se poser est de savoir quand ces projets de réhabilitation (dont certains sont, malheureusement mort-nés) verront le jour. Le cas de la Casbah en est une parfaite illustration. Sans commentaire !