Le bilan des victimes civiles s'est alourdi de 20 autres personnes, hier, sous l'effet des raids américains qui «ne peuvent être plus précis», selon Rumsfeld. L'aviation américaine a poursuivi ses bombardements, hier, et pour la cinquième semaine consécutive, sur Kaboul, la base de Reshkor (sud de Kaboul) et l'aéroport au nord. Malgré l'intensification des «frappes», particulièrement cette semaine (plus de 150 bombes en l'espace de deux jours), les miliciens, forts du soutien de plusieurs milliers de volontaires venus du Pakistan, ne semblent ni affectés ni prêts à rendre les armes. «Les taliban disposent de quoi assurer une guerre de 20 ans contre les Américains», a déclaré, hier, le gouverneur de Kandahar, le fief des taliban. A Islamabad, l'ambassadeur des miliciens a affirmé que quelque 95 soldats US ont été tués depuis le début des frappes, le 7 octobre. M.Zaeef a aussi «accusé» les Américains de «dissimuler leurs pertes», notamment en ayant «bombardé la carcasse d'un de leurs propres hélicoptères, détruisant tout espoir de trouver des survivants» parmi l'équipage. Il a, par ailleurs, répété que les taliban «détenaient des Américains», affirmant ne pas en connaître le nombre exact. Selon les informations des taliban non confirmées de source indépendante, plusieurs «espions» et soldats américains, participant à des opérations de commandos dans le sud de l'Afghanistan ont été arrêtés. Sur le front, l'ambassadeur des miliciens a indiqué qu'une nouvelle offensive, menée par l'opposition, a été repoussée, près de Mazar-e-Sharif, et aurait fait une vingtaine de morts dans les rangs de l'Alliance du Nord. Cette dernière s'est déclarée prête à mener une offensive sur les taliban. En effet, l'option d'assister militairement l'opposition s'avère salutaire pour les Etats-Unis. L'intensification des bombardements, la présence des soldats US aux côtés de ceux de l'Alliance du Nord et le bouillonnement diplomatique en Europe, plaident en faveur d'une autre solution, autre que celle des bombardements. Le minisommet de Londres a été interprété par la presse britannique comme «un conseil de guerre» qui pourrait préluder un déploiement terrestre de la coalition en Afghanistan. Plusieurs dirigeants ont souligné que les frappes ne devaient pas être l'unique solution. «L'action militaire n'est pas un but en soi», a déclaré le Premier ministre néerlandais. Selon le président français, «l'action militaire indispensable n'est pas la seule solution (...) nous devons renforcer les moyens de la solution politique», a-t-il souligné. Soucieux de resserrer les rangs de la coalition, le président Bush recevra cette semaine plusieurs dirigeants étrangers, dont Tony Blair, Chirac, le Premier ministre israélien et le président pakistanais. Il prononcera également son premier discours devant l'Assemblée générale de l'ONU.