Les taliban affirment avoir abattu deux hélicoptères US, au moment où les Américains accomplissent une troisième bavure. Après les quartiers où résidaient d'innocents civils, le dépôt du CICR, c'était au tour, hier, des postes de l'opposition afghane à être bombardés par erreur. Au moins, deux bombes sont tombées près des postes de l'Alliance du Nord, lors du troisième raid effectué par l'aviation américaine sur la ligne de front du Nord de Kaboul. Cette troisième «bavure» signifie que le terme «frappes chirurgicales» dans l'opération «Liberté immuable» n'est plus approprié. Il s'agit bien de bombardements avec toutes les conséquences que cela sous-entend en dépit de la haute technologie de guerre, qui englobe satellites, repérage de cibles, renseignements sur le terrain, déployée par les Américains. C'est aussi une occasion propice aux taliban d'accentuer leur action psychologique et de crier à qui veut les entendre qu'ils sont victimes d'attaques aveugles. Ils argueront le fait que la seule mission que les Américains ont accomplie avec grand succès, c'est le bombardement de quartiers civils afghans et de villages démunis. Les taliban ont annoncé que l'hôpital de la ville d'Herat (ouest de l'Afghanistan) a été bombardé, dans la nuit de dimanche à lundi. L'ambassadeur des miliciens au Pakistan a déclaré, lors d'une conférence de presse, que plus de cent personnes, dont des médecins, des infirmières et des patients y ont trouvé la mort. Les taliban ont affirmé également avoir abattu deux hélicoptères américains. L'information a été vite démentie par le Pentagone, alors que la télévision qatarie, Al-Jazira, a diffusé, hier, des images de ce qu'elle a présenté comme l'épave d'un de ces appareils. Elle a montré des images de pneus d'un train d'atterrissage et de pièces de cet appareil, dont l'une portait l'inscription «Boeing Philadelphia Pennsylvanie». Poursuivant leurs actions psychologiques, les taliban ont déclaré que les Américains auraient utilisé des armes chimiques ou biologiques. Sur un autre plan, toujours selon les miliciens, le gouvernement de Kaboul a décidé, lors d'une réunion d'urgence, dimanche, de distribuer des lance-roquettes, des mitrailleuses lourdes et des batteries antiaériennes à la population afghane pour lutter contre les opérations commandos américaines. Cela étant, la capitale afghane, Kaboul, a connu, pour la première fois, un répit, la nuit de dimanche à lundi, après trois semaines de bombardements et qui ont fait 1000 victimes, selon le bilan des taliban.