«Le mal de la télévision, ce n ́est pas dans la télévision qu ́il est, c ́est dans le monde.» Christian Bobin, Extrait de L ́inespérée L'année de 2014 commence bien pour certains. C'est peut-être le cas à la Télévision nationale où comme c'était attendu, les dernières failles audiovisuelles ont précipité les choses. Le DG de l'Entv Tewfik Khelladi a procédé en effet, hier, au changement du directeur de l'information Bouaâcha par un revenant, Nadir Boukabès. C'est un excellent choix à quelques jours de la présidentielle de 2014, alors que l'Entv fait face à une rude concurrence de la part de Ennahar TV et Dzair TV. Installé en novembre 2008 par HHC et remplacé en 2010 par Lotfi Cheriet, Nadir Boukabès, fait partie de la nouvelle génération des journalistes de l'Entv. C'est un véritable enfant de l'information. Un jeune à la quarantaine qui a appris le métier en gérant les couvertures de l ́information du président de la République en 2004. Très discret et surtout très prudent dans la gestion de l ́information et de l ́image, Nadir Boukabès fait partie de cette génération qui a appris en écoutant et à n ́intervenir que dans les moments les plus sensibles. Il fait partie de cette génération de journalistes qui regardent la concurrence et qui essaye autant que faire se peut d'arriver à la hauteur d'Al Jazeera et d'Al Arabya. C ́est un très bon gestionnaire de l ́information, du choix du commentaire et de l ́image. Il a surtout les réflexes qu ́il faut. Un jour, il a corrigé l'angle de prise de vue d ́un cameraman parce qu ́il filmait le Président avec une ombre sur le visage. La télévision algérienne doit s ́entourer de cette nouvelle génération de responsables, qui est plus habituée aux mails et aux SMS qu ́aux décibels des sonneries de téléphone et au sifflement du fax. C'est notamment lui qui a révolutionné le JT en 2008, en osant pour la première fois critiquer la gestion des ministres du gouvernement et surtout en ouvrant le micro au peuple. Chose qui était jusque-là interdite à la télévision d'Etat. L'autre importante nomination est celle de Amar Bourouis à la tête de la A3. Que dire de ce journaliste intègre, qui a commencé le métier dans la revue l'Unité (El Wihda) à la fin des années 1980 en écrivant des articles dans la rubrique culturelle. Homme de culture et de savoir, d'intelligence et de sagesse, Amar Bourouis a grimpé les marches du bâtiment central du 21 boulevard des Martyrs sans faire de bruit et sans forcer les portes. Amar Bourouis est l'homme qu'il faut pour mettre sur les rails la chaîne centrale de l'Entv, celle qui est destinée au grand monde arabe. Enfin, la grande attente aussi, c'est le remplacement du directeur de Canal Algérie, qui interviendra en principe aujourd'hui. Deux noms sont avancés dans les coulisses: Yazid Attout et Fethi Saïdi. Notre choix se portera sûrement sur le premier qui a déjà servi ce poste et qui est à coup sûr l'un des meilleurs directeurs que Canal Algérie ait connu. Yazid Attout a déjà travaillé sous Abdou B et Amar Bekhouche en 1990 comme chef d'édition et dirigé la rédaction de l'information dans une période très difficile entre 1993 et 1994. Ces changements sont de bon augure pour relancer la Télévision nationale sur de bons rails à l'approche de l'officialisation de l'ouverture audiovisuelle au privé. La présidentielle 2014 est un bon test pour la nouvelle direction en attendant un changement radical de la gestion au 21, boulevard des Martyrs. [email protected]