«Le mal de la télévision, ce n´est pas dans la télévision qu´il est, c´est dans le monde.» Christian Bobin, Extrait de L´inespérée Au moment où en France, la télévision publique est en train de gagner du terrain face aux groupes audiovisuels privés, chez nous, c´est le contraire, le public s´arme contre le privé. En effet, le directeur général de l´Eptv (Entreprise publique de télévision), M.Hamraoui Habib Chawki, a mis ses déclarations à execution en procédant aux premières nominations dans le cadre de la réorganisation des structures de la Télévision algérienne et la redéfinition des missions. Ainsi, nous apprenons que les directions de la production et de la programmation vont être intégrées dans le cadre de la restructuration de la chaîne terrestre qui deviendra, d´ici à la fin de l´année, la Chaîne I de la télévision, avec à sa tête M.Nazih Benramdane. Une surprise de taille. Un jeune de la génération des moins de 40 ans, qui a commencé sa carrière comme chargé de la communication de l´Onci aux côtés de Bentorki, avant d´être installé au commissariat de la manifestation «Alger, capitale de la culture arabe 2007» aux côtés de Lamine Bechichi. Sa dernière position est un fulgurant bond au poste de commissaire du Festival de la musique moderne. Ce jeune de la génération d´El Wihda et de l´Unja, a-t-il les compétences pour diriger une telle entreprise? L´avenir nous le dira. Il aura surtout la lourde responsabilité de diriger la maison-mère de la Télévision algérienne et en dépit de son manque d´expérience dans l´audiovisuel, puisqu´il n´a jamais dirigé une production ou une émission et encore moins animé un journal télévisé, (passage obligé de tous les responsables de la télévision), il aura fort à faire avec les extra muros du 21 boulevard des Martyrs. Affable, bon communicant et surtout un jeune qui sait retenir sa colère, il lui manque cependant ce charisme d´un haut responsable de la télévision, comme c´est le cas avec HHC qui a appris à replacer aussi bien les députés que les journalistes à leur place. Le nouveau patron de la Chaîne terrestre devra apprendre à répondre au moins aux politiques surtout à l´approche de l´élection présidentielle, période de clash entre les chefs de parti et le premier responsable de la télévision. En revanche, excellent choix pour le directeur de la Chaîne d´information Nadir Boukabès, qui ne fait que récolter les points de sa prestation à la télévision depuis plus de 5 ans. Un autre jeune de moins de 40 ans, qui a appris le métier en gérant les couvertures de l´information du Président. Très discret et surtout très prudent dans la gestion de l´information et de l´image, Nadir Boukabès fait partie de cette génération qui a appris en écoutant et à n´intervenir que dans les moments les plus sensibles. Il fait partie de cette génération qui regarde Al Jazeera et Al Arabya, pour mieux saisir les nouveaux concepts. C´est un très bon gestionnaire de l´information, du choix du commentaire et de l´image. Il a surtout les réflexes qu´il faut. Un jour, il a corrigé le travail d´un cameraman parce qu´il filmait le Président avec une ombre sur le visage. Il est clair que HHC sait à qui il a à faire, il veut s´entourer de cette nouvelle génération de responsables, qui est plus habituée aux mails et aux SMS qu´aux décibels des sonneries de téléphone et au sifflement du fax. Il n´a surtout pas oublié qu´il a été nommé ministre à 35 ans et directeur général de l´Unique à 37 ans, en donnant la chance à ces nouveaux loups de la télévision. L´objectif c´est de rajeunir la politique de l´Unique et créer un pôle nouveau pour l´avenir de l´Entv, en préparation d´une éventuelle ouverture audiovisuelle. [email protected]