Les jours se suivent et ne se rassemblent pas au Front des forces socialistes. Le plus vieux parti d'opposition s'enfonce chaque jour un peu plus dans une crise qui n'est pas près de connaître son épilogue. La section de Béjaïa, qui annonce la couleur. S'agissant de la plus importante au niveau de la wilaya, le feu gagne sérieusement la maison FFS. Ça brûle de partout. Toutes les sections sagitent pour dénoncer la main basse sur le parti, dont se serait rendu coupable un parlementaire de connivence avec la direction nationale du parti. 98 militants de la section de la commune de Béjaïa ont claqué la porte pour dénoncer «l'anarchie qui règne au FFS» mettant en exergue «le non-respect des statuts et règlement intérieur du parti», et s'insurgeant «contre les pratiques peu orthodoxes de quelques parlementaires de Béjaïa». Ils emboîtent le pas à leurs pairs fédéraux en annonçant publiquement leur démission collective du parti. Ce nouveau départ massif fait tâche d'huile. Un peu partout dans la wilaya de Béjaïa, des décisions similaires sont en voie d'être prises. Les militants de base se concertent sur les voies et moyens de contrer ceux qui veulent mener le parti vers la dérive. «Nous, militants de la section de Béjaïa, déclarons notre démission collective du parti», écrivent les militants frondeurs de la ville de Béjaïa, déclarant, on ne peut plus clairement, leur «divorce avec la direction nationale qui ne reflète qu'un appareil de domestication du parti». Alors que les instances nationales du parti cherchent toujours la meilleure option possible vis-à-vis de l'élection présidentielle d'avril 2014, le Front des forces socialistes (FFS) commence très mal l'année, en subissant un gros coup à travers la démission de plusieurs cadres de la fédération de Béjaïa, l'une des plus importantes du parti, dont l'effet d'onde de choc se répercute au niveau de la base. Les démissionnaires fédéraux reprochent à l'actuelle direction d'avoir abandonné sa ligne politique originelle pour tomber dans les bras du pouvoir. Les sections semblent reprendre en choeur l'argument en mettant en valeur des considérations locales. Les prochains jours s'annoncent durs pour le parti de Aït Ahmed. Aux dernières nouvelles, Khaled Tazagharth, l'ex- premier secrétaire fédéral, a été remplacé, à titre intérimaire, par le député et membre du conseil national, M.Yahia Boukellal. Un autre argument qui irrite la base. Cette nomination n'a pas réussi à stopper la saignée. Bien au contraire elle s'est ajoutée au geste d'ignorance de la crise annoncée à Béjaïa, dont a fait preuve le dernier conseil national du parti. Il y a lieu de noter que le Front des forces socialistes a déjà vécu beaucoup de crises dans le passé. Des cadres ont été écartés, d'autres ont démissionné. Sans compter les feuilletons locaux qui n'ont de valeur que de confirmer le déclin de ce parti entamé lors du congrès de 2000 qui s'est tenu à la Munatec de Tipasa et pendant lequel les prémices d'une marginalisation des cadres et militants les plus compétents commençaient à paraître.