Le département de M.de Villepin dispose d'un délai de 15 jours pour présenter des éléments d'informations complémentaires crédibilisant la légitimité du renvoi. La justice française s'est prononcée, hier, contre l'expulsion vers l'Algérie de l'imam Abdelkader Bouziane qui avait prêché la violence contre les femmes et l'instauration d'une république islamique en France. Le ministre de l'Intérieur français, Dominique de Villepin insiste de son côté sur la légitimité de sa décision. Il dit disposer d'éléments complémentaires certifiant la légalité de son action. Depuis Ajaccio (Corse) où il était en visite, le ministre français affirme avoir assez de justificatifs appuyant la thèse d'exclusion. «La France ne peut accepter sur son territoire des déclarations attentatoires à la dignité humaine», a déclaré M.de Villepin à la suite de la décision formulée par le tribunal de Lyon. En outre, devant le tribunal, le conseiller du ministère de l'Intérieur français M. Georges Halleaux a décrété «la tolérance zéro» à l'égard des prêches prônés par l'imam Abdelkader Bouziane. «L'imam avait appelé au djihad en France au moment de la guerre en Irak», a-t-il déclaré. Une information rapportée dans une note des renseignements généraux. Sans l'ombre d'un doute, le jugement de la cour de Lyon remet en cause la décision du ministère de l'Intérieur Touvrant ainsi la voie à un retour possible en France de l'imam algérien. Selon une source judiciaire, le département de M. de Villepin dispose d'un délai de 15 jours pour présenter des éléments d'informations complémentaires crédibilisant la légitimité du renvoi. Par sa décision, la justice française vient de semer le doute quant aux intentions des autorités françaises à l'origine de l'expulsion de l'imam Abdelkader Bouziane. Ces dernières, rappelons-le, ont prétendu vouloir, par ce genre de mesures, éloigner le danger du terrorisme et préserver le territoire français contre l'intégrisme. «L'expulsion est une mesure d'ordre public destinée à protéger la collectivité nationale», a-t-on justifié. Il est à souligner également que l'exclusion intervient après l'adoption de la loi relative à l'interdiction du port du voile dans les écoles publiques. Une question qui ne cesse de susciter la polémique au sein de la classe politique et le courroux de tous les musulmans de France. Rappelons enfin que l'imam Abdelkader Bouziane, partisan du courant salafiste, a été expulsé mercredi dernier après avoir provoqué l'indignation en déclarant au magazine Lyon mag que «battre sa femme est autorisé par le Coran».