La France compte aujourd'hui pas moins de 1200 imams. 24% sont d'origine algérienne. «Je demanderai l'expulsion systématique des imams présents en France qui tiennent des prêches radicaux.» Le ministre français de l'Intérieur, Nicolas Sarkozy, l'a déclaré sans ambages, avant-hier à l'issue d'un entretien avec le chef du gouvernement espagnol, José Luis Rodriguez Zapatero. La sentence est prononcée. La chasse aux imams radicaux en France a commencé. «La République n'est pas un régime faible et n'a pas à accepter des discours qui sous prétexte de se tenir dans un lieu de culte, appellent à la haine et à l'assassinat. Ceux qui persévèreront dans cette voie feront systématiquement l'objet d'une procédure d'expulsion», a-t-il ajouté. Ainsi, ce que veut Sarko, Dieu le veut. De ce fait, tout porte à croire que le feuilleton de l'ancien imam de Vénissieux (Rhône), Abdelkader Bouziane, va se reproduire, cette fois-ci, à grande échelle. Accusé d'avoir défendu «l'inégalité des sexes, la polygamie ou le châtiment de l'épouse infidèle ou désobéissante», dans un magazine lyonnais, l'imam Bouziane a été expulsé l'an dernier du sol français. Cependant, étant donné que la justice française avait tranché en sa faveur, cet imam s'est vu octroyer un visa d'entrée en France. Et l'affaire de ce prédicateur n'en finit pas de connaître des rebondissements, puisqu'il a été relaxé le 21 juin dernier. Il attend désormais que le tribunal administratif se prononce sur l'annulation de l'arrêté d'expulsion qui pèse sur lui. Néanmoins, le parquet a fait appel à des féministes, «dont la sociologue musulmane Dounia Bouzar, se disent ulcérées, tout comme le maire communiste de Vénissieux, André Gerin» a rapporté L'Express dans son édition du 4 juillet. La France compte aujourd'hui pas moins de 1200 imams. D'après le ministère français de l'Intérieur, 24% sont d'origine algérienne. Ce qui représente quelque chose comme 300 imams exerçant dans les différentes régions de l'Hexagone. A en croire nombre d'observateurs, ces prédicateurs n'ont pas reçu de formation les prédestinant à exercer une profession pareille. D'autant qu'en France, il n'existe aucune école de formation d'imams officiels. Dans un entretien accordé en décembre 2004 au quotidien Le Parisien, l'ancien ministre français de l'Intérieur, Dominique de Villepin a jugé «inacceptable que sur les quelque 1200 imams du pays, 75% ne soient pas Français et qu'un tiers ne parlent pas le français». En outre, depuis les attentats de New York, de Madrid et ceux de Londres, la menace proférée par les islamistes radicaux a pris sa vitesse de croisière. La France se voit de ce fait dans l'oeil du cyclone. Les imams radicaux, prêchant la haine viscérale de l'autre et l'acharnement religieux sont déclarés ennemis publics numéro 1. «Je ne connais qu'une politique contre ces gens, la fermeté, les arrêter, les punir, les châtier, à Madrid, à Londres, à New York, partout. Jamais nous ne devons nous laisser aller à leur donner la satisfaction d'une division entre nous», a déclaré le ministre français de l'Intérieur. Ce dernier s'est, par là même, prononcé sur l'immigration irrégulière. «Nous sommes ouverts à l'immigration régulière mais nous n'acceptons pas l'immigration irrégulière.» Il a en sus annoncé «l'organisation dans les prochains jours de vols groupés pour ramener chez elle des personnes qui n'ont pas de papiers, qui ont été exploitées par des réseaux ou qui sont entrées clandestinement (en Europe) sera un signal très fort de notre volonté». Est-ce le début de l'opération concernant l'expulsion de 23.000 sans-papiers vivant en France, annoncée par Sarkozy? Wait and see.