Les désormais ex-militants du plus vieux parti d'opposition se donnent ainsi le moyen de «poursuivre les idéaux et le combat du FFS historique». Les frondeurs du Front des forces socialistes (FFS) ont, à l'issue du meeting organisé samedi dernier à Chemini, retenu l'idée de la création d'un cadre organisationnel dénommé «Forum socialiste pour la liberté et la démocratie». Les désormais ex-militants du plus vieux parti d'opposition se donnent ainsi le moyen de «poursuivre les idéaux et le combat du FFS historique». En disgrâce avec la direction nationale de leur ex-parti, les camarades de Khaled Tazaghart, député et désormais ancien fédéral de Béjaïa, ne comptent pas en rester au niveau de la formalité de démission. Bien au contraire, ils comptent rivaliser avec leurs ex-camarades pour remettre sur les rails les idées de leur ex-parti à travers «ce nouvel espace organisationnel, où tous les militants déçus par la ligne et les nouvelles orientations de la direction du parti puissent se retrouver», indiquait le frondeur en chef de la direction nationale actuelle du FFS. Ce nouveau rebondissement dans la crise que traverse la parti de Aït Ahmed à la veille du scrutin de la présidentielle reste minimisé par la direction actuelle qui réaffirme «la bonne santé» de sa formation. Plus de 700 militants ont coupé les ponts avec le FFS. Les démissionnaires relevant principalement des Fédérations de Béjaïa et Bouira suscitent une grande sympathie au niveau de la base militante du FFS comme en témoigne cette participation massive à leur première sortie publique à Chemini. Un engouement que les initiateurs comptent rééditer samedi prochain à Tamridjth, là où devait se tenir le dernier conseil national du parti avant que la direction actuelle ne l'annule. Ce nouveau cadre organisationnel sera ouvert «à tous les militants de conviction socialiste qui s'inspirent de la Déclaration de Novembre 1954 et de la philosophie générale du FFS, notamment ses idées inhérentes à la démocratie, aux libertés individuelles et collectives, aux droits humains et à la fondation d'une seconde République», a souligné le chef de file, Khaled Tazaghart, qui espère ratisser large au niveau de tous les déçus de la classe politique nationale à commencer par les cadres militants qui ont décidé à quitter ou à être écartés du parti depuis le congrès de Tipasa, au début des années 2000. Il reste à savoir si les anciens poids lourds seront séduits par l'idée de ce forum. Pour les initiateurs, la conviction est là. Tout comme l'acte de démission qui a engendré d'autres démissions, le lancement de ce cadre est perçu comme un moyen d'éviter la déperdition des militants La fin de non-recevoir réservée à la demande d'audience formulée par des cadres de la Fédération de Bouira afin d'intervenir pour contribuer à dépasser la situation de crise que traverse le Front a accentué la crise. Le comité des sages, installé à des fins de médiation, a été confronté à un rejet «méprisant» de la part de la direction nationale du parti entraînant ainsi de nouvelles démissions. D'autres sont attendues dans les prochains jours, comme l'ont annoncé des premiers secrétaires de sections communales présents au meeting de Chemini. Ce forum socialiste sera présent dans chaque commune par un délégué. Les anciens militants de 1963 en font partie de fait. La mise en place de ce forum ainsi que sa composante seront annoncées samedi prochain.