Le Président Bouteflika et son homologue malien, Boubacar Keita, ont réaffirmé leur soutien aux efforts déployés pour trouver une solution «politique mutuellement acceptable». Evoquer le dossier du Sahara occidental était inévitable tant il charrie les ingrédients d'une hypothétique déstabilisation de la région. L'objectif est de parvenir à une solution négociée pour mettre fin à ce conflit qui dure depuis près de quarante ans. L'Algérie et le Mali privilégient cette option. «S'agissant de la question du Sahara occidental, le président de la République, Abdelaziz Bouteflika et son homologue malien, Ibrahim Boubacar Keita, ont réaffirmé leur soutien aux efforts du secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, et son envoyé personnel, Christopher Ross, visant à trouver une solution politique mutuellement acceptable, conformément aux résolutions pertinentes du Conseil de sécurité et de l'Assemblée générale des Nations unies», indique le texte du communiqué commun qui a sanctionné la visite d'amitié et de travail de deux jours (samedi et dimanche) du chef de l'Etat malien en Algérie. Une déclaration qui tombe à point nommé. Une tournée dans la région de l'envoyé spécial de l'Organisation des Nations unies pour le Sahara occidental est annoncée dans le courant du mois de janvier 2014. «M.Ross nous a informés qu'il organisera durant le mois de janvier une tournée dans les pays de la région pour relancer les négociations entre les Sahraouis et les Marocains. Il aura à rencontrer également les pays observateurs, à savoir l'Algérie et la Mauritanie», a fait savoir le négociateur en chef de la délégation sahraouie, Khatri Eddouh. Le représentant personnel de Ban Ki-moon doit rencontrer les responsables sahraouis et marocains. Une tournée qui sera encore une fois sous haute tension. Plusieurs villes dont la capitale occupée du Sahara occidental sont en ébullition après que des manifestations pacifiques en faveur de l'autodétermination du peuple sahraoui aient été violemment réprimées. «Une manifestation pacifique organisée par la coordination des opposants à la nationalité marocaine» à Al Ayoun occupée a été réprimée par les forces d'occupation marocaines, faisant plus d'une quarantaine de blessés parmi les manifestants sahraouis», avait rapporté une dépêche de l'agence de presse officielle sahraouie (SPS) datée du 12 janvier. «Les forces d'occupation marocaine sont intervenues sauvagement pour disperser les manifestants causant 40 blessés», indiquait, de son côté, une source du ministère des Territoires occupés et des Communautés sahraouies établies à l'étranger. Ce qui a poussé le président sahraoui à appeler une nouvelle fois à une intervention onusienne urgente pour assurer la protection des civils dans les territoires occupés du Sahara occidental. «Les Nations unies ne peuvent rester les bras croisés devant les scènes de violence, les blessures, le sang et les attaques répétées contre les civils sans défense dans un territoire sous sa responsabilité directe», a écrit Mohamed Abdelaziz dans une lettre adressée au Secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon. La visite que doit en principe effectuer Christopher Ross dans la région intervient à un peu plus de trois mois (le 30 avril 2014,Ndlr) de l'expiration du mandat de la Minurso (Mission des Nations unies pour l'organisation d'un référendum au Sahara occidental) alors que le pouvoir marocain est accablé par des rapports d'organisations internationales (Fondation Kennedy, Human Rights Watch, Amnesty International...) et du département américain en ce qui concerne la violation des droits de l'homme.