Le nombre de personnes qui auraient rejoint le lieu de rendez-vous est, lui, indéterminé. La semaine dernière, nous avons rapporté dans les colonnes de notre quotidien que beaucoup d'indices tendaient à accréditer la thèse d'une reddition massive au sein des rangs du Gspc. L'élément le plus probant à retenir, étant la présence d'un drapeau blanc sur le sommet d'un col dit Kef Lahsan dans la circonscription de Souk L'khemis entre le chef-lieu de daïra et la commune d'El Mokrani. L'information d'un regroupement de membres, jusque-là acquis aux idées de Hattab est confirmée. Le nombre de personnes qui auraient rejoint le lieu de rendez-vous est, lui, indéterminé. Le secret qui entoure l'opération s'inscrit dans les précautions prises pour éviter les éventuelles représailles des membres toujours convaincus par le discours radicaliste du chef du Gspc qui promet la mort à ceux qui rejoindraient le camp «adverse». On avance toutefois, le nombre de 60 terroristes pour l'ensemble de la wilaya. Une source sécuritaire parle aussi de l'existence de plusieurs cantonnements. Ainsi dans la région de Lakhdaria, une région longtemps à la merci des hordes intégristes, les forces de lutte antiterroriste ont aménagé plusieurs sites très proches des massifs forestiers denses, fiefs du Gspc. Les cols de Kef Lahsan, Lalla Moussad, Ouled Aïssa, Beggas, Rabta, Hammam Ksana où séjournent les premiers repentis, une soixantaine selon une source... sont pourvus de drapeaux blancs. Selon leurs parents, la ferme volonté de beaucoup de terroristes est de rentrer, ce qui a amené les responsables à prévoir d'autres lieux pour les régions de Bordj Okhriss, une autre localité sous le joug du Gspc, jusqu'à un passé récent. Le choix des cantonnements obéit à des paramètres : le passé de la région, l'origine des membres les plus actifs, la proximité des zones boisées qui offraient aux terroristes plus de garantie dans leur fuite...En impliquant les familles des terroristes dans l'opération, les services de sécurité crédibilisent l'action et lui assurent une transparence totale. De nombreuses familles dont les enfants sont au maquis, s'activent à renouer le contact pour les convaincre de revenir dans le droit chemin. Le sort de chaque repenti sera déterminé par la justice qui statuera au cas par cas. Même si parmi la soixantaine, ne figure aucun nom d'un probable chef, connu des services à l'exception de Khaldi Ahmed, chef d'une phalange regroupant une vingtaine d'éléments, qui serait au cantonnement de Ouled Aïssa, notre source reste confiante : tôt ou tard les plus en vue se manifesteront. Il s'agit précisément d'émirs comme Kazouit, auteur de plusieurs assassinats dans les régions d'Aomar et de Kadiria. L'imam-émir autoproclamé après la mise hors d'état de nuire des Hacène (père et fils) dans la région de M'chedallah, Bouchenak... L'optimisme est de mise, puisque précédemment et à la faveur de la concorde civile, la reddition des «chefs» s'est faite en dernier lieu. A la question de savoir pourquoi ce dépôt des armes, l'opinion s'accorde à dire que la volonté du président d'aller vers une réconciliation nationale est une opportunité que beaucoup de terroristes doivent saisir. La pression exercée par les troupes de lutte contre l'intégrisme et les défaites cuisantes subies par le Gspc, le GIA... sont un élément important dans le scénario déjà vécu avec l'AIS. L'isolement des groupes armés, après le démantèlement de plusieurs réseaux de soutien logistique (plus de soixante arrestations en moins d'une année), a agi aussi en faveur de ce dénouement. Pour ne pas basculer dans l'amalgame, les forces chargées de ce dossier sont unanimes à exiger d'abord le dépôt des armes sans condition pour parler ensuite, de droit à la défense. Cette prise de position s'inscrit dans la lignée édictée par le président réélu qui, lors de sa campagne avait dit clairement : «Le coeur des Algériennes et Algériens est plein de tolérance, mais que personne n'a le droit de gonfler sa poitrine et de surélever ses épaules...». Ces redditions en chaîne qui, selon la presse touchent l'ensemble du territoire national sont peut-être le début de la fin d'une décennie qui a coûté à l'Algérie ce qu'aucune dissertation ne peut décrire.