Le pouvoir marocain s'échine à tenter de diaboliser le Front Polisario à travers des documents falsifiés obtenus sur «commande» et réglés à coups de sommes astronomiques. Le Makhzen est dans la tourmente. C'est encore à travers un mensonge entretenu depuis fort longtemps qu'il tente une porte de sortie. D'escamoter et de travestir la vérité: ses exactions contre le peuple sahraoui et sa mauvaise foi à négocier avec ses représentants. L'Algérie lève le lièvre. Explications. C'est en pleine tournée de l'envoyé spécial de l'ONU pour le Sahara occidental dans la région, qu'un rapport du Centre international des études sur le terrorisme (Icts), relevant du think tank américain Potomac Institute for Policy Studies, a été présenté le 24 janvier à Washington. Que dit-il? «Il appelle au démantèlement des milices du Polisario et à la libération des populations séquestrées dans les camps de Tindouf, devenus un terrain fertile'' pour les recruteurs d'Al Qaîda et les trafiquants de tous bords», rapporte une dépêche de l'agence de presse officielle marocaine MAP datée du même jour. Une «information» à laquelle on n'aurait accordé aucune attention si elle n'avait pas été relayée 48 h après que Christopher Ross ait rencontré les dirigeants du Front Polisario dans les camps des réfugiés sahraouis de Tindouf (lire L'Expression du 25 janvier). Qui est le mystérieux rédacteur de ce rapport? «C'est l'oeuvre d'un lobbyiste patenté du Royaume du Maroc qui a lancé, dès 2010, la thèse ridicule et mort-née de la prétendue connexion Polisario-Aqmi. Il fut relayé, sur ce registre par un autre lobbyiste français, l'inénarrable et vénal Charles Saint-Prot», nous a indiqué une source diplomatique algérienne. Est-il seul à entretenir cette «thèse»? «Tout le monde sait que Yonah Alexander fait partie du quarteron de faussaires - Holley, Gabriel, Abinader, Pham et Zartman - qui émargent auprès de l'ambassade du Maroc à Washington via son officine de lobbying, le Moroccan American Center for Policy», précise notre interlocuteur. Comment sont-ils rémunérés? «Leurs émoluments substantiels provenant de la cassette royale sont consultables sur le site du ministère américain de la Justice (Report of the Attorney General to the Congress of the United States on the Administration of the Foreign Agents Registration Act of 1938)», nous révèle le haut fonctionnaire algérien qui s'est exprimé sous le sceau de l'anonymat. Et dans quel but font-ils ce sale boulot? «La crédibilité de ce groupuscule de condottieres des relations internationales est nulle et son rôle intéressé consiste à légitimer, contre monnaie sonnante et trébuchante, l'occupation illégale par le Maroc des territoires du peuple du Sahara occidental», a-t-il fait remarquer. Conclusion? «Ces balivernes grassement payées ne serviront à rien» a-t-il ajouté. Mohammed VI tente de parasiter la visite de Christopher Ross à un moment crucial pour lui. Les appels à doter la Minurso, la Mission des Nations unies pour l'organisation d'un référendum au Sahara occidental d'un mécanisme de protection des droits de l'homme se multiplient à trois mois du renouvellement de son mandat (fin avril) alors que des rapports d'ONG internationales (Human Rights Watch, Fondation Kennedy, Amnesty International...) du département d'Etat américain, du Haut Commissariat des droits de l'homme et celui du rapporteur spécial de l'ONU sur la torture qui s'était rendu au Maroc et au Sahara occidental entre les 15 et 22 septembre 2012 mettent tous en exergue la violence extrême dont font preuve les forces d'occupation marocaines contre les manifestants sahraouis qui aspirent à l'indépendance de leur terre.