Selon Benbada, cette rencontre intervient dans des circonstances nationales et internationales délicates. C'est quasiment officiel. Annoncé par le patron de la Centrale syndicale Abdelmadjid Sidi Saïd, il vient d'être confirmé par le ministre du Commerce: le crédit à la consommation sera bel et bien rétabli. «Un projet de décret exécutif fixant le cadre règlementaire pour le rétablissement du crédit à la consommation était en cours d'élaboration, souhaitant le voir adopté lors de la prochaine tripartite prévue en mi-février», a annoncé, hier, le ministre du Commerce, Mustapha Benbada, lors d'une conférence de presse à Alger, en marge de la rencontre d'évaluation avec les directeurs de wilaya et régionaux du secteur. Le décret, explique-t-il, «fixe et définit les grandes lignes sur ce crédit destiné au produit national, dont la mise à jour de la liste des produits concernés et la liste des entreprises intéressées». Il souhaite voir ce projet de décret adopté lors des travaux de la prochaine tripartite qui aura lieu la mi-février. Pour ce qui est du traitement par chèques des opérations commerciales, M.Benbada, a affirmé que cette opération était «un mécanisme supplémentaire important dans l'organisation des opérations et la garantie de leur transparence». Il a estimé qu'il est important de prendre une décision concernant le traitement par chèques. D'autant plus que sur ce plan, l'Algérie accuse un retard en la matière. Dressant le bilan de son secteur, M.Benbada a indiqué que son département a réalisé un «saut qualitatif sur tous les plans». A cet effet, il a fait savoir que l'institut Magros va lancer au cours de cette année, huit marchés de gros nationaux et régionaux. De plus, il a annoncé que «grâce au renforcement des outils du contrôle des produits de large consommation, la fraude a baissé à 19%». Pour ce qui est de l'éradication du marché informel, M.Benbada a indiqué que son département a réussi à supprimer 835 de ces marchés, et à réaliser pas moins de 1000 nouvelles structures. Il n'a pas manqué de parler de l'Algérie en instance de reprendre le chemin de Genève. Selon lui, le 12e round des négociations sur l'adhésion de l'Algérie à l'Organisation mondiale du commerce (OMC) se fixera avant la fin du premier trimestre 2014. «Le président du groupe de travail chargé de l'adhésion de l'Algérie à l'OMC a affirmé dans un dernier contact, qu'il s'emploie à convaincre les membres de la tenue de ce round vers fin février ou début mars prochain comme proposé par l'Algérie», a-t-il fait savoir. Ce processus d'adhésion qui s'est avéré difficile, est dû, selon M.Benbada aux pays membres qui ont mis les bâtons dans les roues pour l'Algérie. «Ce sont, l'Union européenne, les Etats-Unis, le Canada et la Nouvelle-Zélande qui ont posé le plus de questions à l'Algérie», a précisé, M.Benbada. Concernant la date de la tenue de cette réunion, le ministre a précisé que celle-ci «a été fixée conjointement avec les pays membres et le secrétariat de l'organisation». C'est le président du groupe, Alberto Daloto, qui s'était engagé à programmer le 12e round des négociations multilatérales début février 2014. À ce propos, M.Benbada a précisé qu'«en décembre dernier, j'ai transmis plusieurs documents dont l'examen nécessitera plus de temps», tout en estimant que «l'important réside dans les conclusions de ce nouveau round». Où en est le processus d'adhésion de l'Algérie à l'OMC? Il a répondu que ce n'est pas une tâche facile. Ces difficultés, d'après lui, sont liées notamment «aux intérêts vitaux de l'économie algérienne comme le transport du gaz». «Si nous avions accepté les différentes exigences des membres, nous aurions accédé directement mais notre retard est dû à notre souci de préserver nos intérêts et des lignes rouges ont été fixées au groupe négociateur qu'il ne devra pas dépasser», a-t-il justifié. Il a fait montre d'intransigeance sur les conditions d'adhésion de l'Algérie à l'OMC. «Notre adhésion ne nous contraint pas à traiter avec l'entité israélienne ou tout autre pays avec lequel nous ne désirons pas le faire», conformément à l'article 13 de l'accord de Marrakech portant création de l'OMC. Mais pourquoi donc les négociations de l'Algérie avec l'OMC, traînent-elles à ce point, selon les observateurs? La réponse de Benbada ne laisse aucun doute sur sa réelle volonté d'y adhérer. «L'Algérie a répondu à 1 933 questions axées, dans leur ensemble, autour d'informations sur les lois et règlementations commerciales en vigueur ainsi que des clarifications sur le commerce extérieur algérien de manière générale», a-t-il conclu. Les intérêts de l'Algérie doivent être défendus. Comment? C'est le secret de la stratégie que M. Benbada a écarté, pour l'instant, de dévoiler.