Les forces gouvernementales ont repris mercredi une base aérienne dans le sud de la Libye, occupée depuis deux semaines par des groupes accusés d'être des partisans du régime déchu de Mouammar Kadhafi, a déclaré un responsable militaire. "Des unités de l'armée et des combattants révolutionnaires dépendant de l'état-major ont repris dans la nuit de mardi à mercredi le contrôle de la base aérienne de Tamenhant (en banlieue) de Sebha", a indiqué le porte-parole le Colonel Ali al-Chikhi, porte-parole de l'armée Selon lui, "les unités sont en train de sécuriser cette base d'une superficie de 15 km et de traquer les partisans de l'ancien régime". Les combats ont fait deux morts et six blessés, a indiqué un responsable de l'hôpital de Sebha selon qui "depuis le 11 janvier, 107 personnes ont été tuées et 154 autres blessés". "Un calme précaire régnait dans les quartiers de Sebha", a indiqué le président du Conseil local de la ville, Ayoub al-Zarrouk, précisant que "la circulation était très faible en raison du manque de carburant alors que certains commerces et les écoles sont restés fermés". Toutefois, "des tirs sporadiques sont entendus dans plusieurs quartiers de Sebha où l'armée poursuit des partisans de Kadhafi qui ont fui vers la ville", a déclaré Al-Ferjani Akila, du Centre d'opérations de Sebha. "Les forces gouvernementales sont déployées en grand nombre dans les différents quartiers", a indiqué M. Akila selon qui "la circulation a commencé à reprendre timidement". Il avait fait état mardi de l'arrivée de renforts, notamment des ex-rebelles de Misrata (nord-ouest), pour soutenir l'armée face aux groupes affiliés à l'ancien régime et tenter de rétablir l'ordre dans la région. Initialement, les heurts avaient éclaté entre les tribus rivales d'Awled Sleiman et des Toubous, avant que des partisans de l'ancien régime ne profitent des violences pour occuper une base militaire dans la région. Le Sud libyen est régulièrement le théâtre d'affrontements meurtriers entre tribus arabes et Toubous, d'origine subsaharienne. Cette dernière vit à cheval sur la Libye, le Tchad et le Niger, et dénonce sa marginalisation au sein de la société libyenne. Depuis la chute du régime Kadhafi en octobre 2011 après huit mois de révolte armée, les autorités de transition ne parviennent pas à rétablir l'ordre et la sécurité dans un pays en proie à l'anarchie et aux violences meurtrières.