Les études supérieures sont compliquées, et plus particulièrement quand il s'agit de choisir son école. Pour les étudiants, il faut ainsi choisir une école qui répond à leurs «exigences». Mais la constante que l'on a tendance à oublier est la reconnaissance. En effet, l'Institut supérieur arabe de traduction (Isat), spécialisé en post-graduation n'offre pas un diplôme reconnu par l'Etat à ses étudiants. C'est ce que nous a confié un étudiant de cet Institut. «On étudie pendant deux ans, on remue ciel et terre pour qu'on soit accepté dans cet Institut, vu que l'accès se fait par étude de dossiers et à la fin, on nous délivre un diplôme qui n'est pas reconnu par l'état» et d'ajouter: «A chaque fois, on nous dit qu'il va bientôt être reconnu, et après neuf ans depuis de sa création, rien n'a changé». L'Institut créé en 2005 à travers une convention signée entre la Ligue des Etats arabes et l'Etat algérien est vite devenu un Institut de renom dans le domaine de la traduction dans le Monde arabe où des étudiants de partout viennent s'abreuver à sa source, à l'instar des Libanais, des Yéménites, ou des Egyptiens. Seulement voilà, les étudiants algériens qui saluaient l'ouverture de cet Institut, qui pour eux allait leur permettre de parfaire leur niveau à travers une formation sous la houlette des meilleurs spécialistes étrangers en la matière et qui aspiraient à un meilleur avenir, ont vite vu leur rêve s'estomper, lorsqu'ils se sont rendus compte que le diplôme délivré n'est pas reconnu par l'Etat algérien. Cette situation pénalise lourdement les récipiendaires qui n'arrivent pas à trouver d'explication à ce fait,et ne peuvent travailler ou postuler à un emploi avec un diplôme non reconnu. Car faut-il le dire, même avec un diplôme reconnu, trouver un emploi relève d'un long périple semé d'obstacles. L'étudiant a aussi révélé: «Il y a des étudiants d'autres pays arabes, dont leurs diplômes sont reconnus par leur Etat». De ce fait, la question qui se pose est: pourquoi le diplôme de cet Institut n'est pas reconnu par notre Etat? Contacté par nos soins afin d'avoir plus d'éclaircissements sur ce sujet, le chargé de communication au ministère de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique nous a précisé «ça ne dépend pas de nous, mais de la Ligue arabe», et d'expliquer «la Ligue arabe est une institution politique, alors que nous, on traite avec les institutions pédagogiques». Pris en otage entre le souhait d'acquérir un Master et la vérité de la non-reconnaissance du diplôme, les étudiants de l'Isat continuent de progresser dans le flou total.