Ce geste, commis un 1er Novembre, a choqué des millions d'Algériens Des sources crédibles font état de l'imminence d'un retrait progressif de son personnel diplomatique de l'ensemble du territoire marocain. L'Algérie en a marre de prendre des coups. Ses réponses ont été mesurées par rapport au niveau atteint par les provocations marocaines. Si le monarque alaouite y a vu une certaine manière de prêter le flanc au point où il a redoublé d'insolence, d'arrogance, il se trompe lourdement. Gare au retour de bâton. Des voix d'Algériens indignés par de telles effronteries se sont élevées pour qualifier de «castagne» le lynchage médiatique orchestré par le Makhzen contre notre pays. La réponse doit être à la mesure des objectifs assignés à ce qui cache un projet funeste de déstabilisation et de déstructuration de la société algérienne. La contre-offensive est en marche. La réplique sera graduelle. Mais radicale. Aux grands maux, les grands remèdes. Des sources crédibles nous ont informé que l'Algérie s'apprête à rappeler son ambassadeur au Maroc et de l'imminence d'un retrait progressif de son personnel diplomatique de l'ensemble du territoire marocain. Comme seront prises des mesures pour interdire l'importation de produits en provenance du Maroc. La dernière provocation faisant état d'expulsions de réfugiés syriens de la frontière algérienne vers le Royaume chérifien est la goutte qui a fait déborder le vase. Les attaques du Makhzen contre l'Algérie sont montées crescendo. Sans que le souverain marocain n'ait manifesté le moindre signe qui aurait pu mettre un terme à un tel degré d'animosité. A titre d'exemple, le silence qu'il a observé lors de déclarations belliqueuses de certaines personnalités politiques marocaines de premier plan qui ont appelé à la «conquête» de territoires algériens. Hamid Chabat secrétaire général de l'Istiqlal (seconde force politique marocaine), ex-ouvrier d'une usine de montage de motocyclettes à Fès, devenu député-maire de la même ville, avait exigé d'introduire à l'ordre du jour d'un Conseil du gouvernement (avant que son parti n'en claque la porte) la question de la récupération des provinces «occupées» (Voir L'Expression du 15 mai 2013). Ce ne sera pourtant pas la seule incartade. Le pouvoir marocain avait franchi la ligne jaune en encourageant et en cautionnant la profanation de l'emblème national par un membre des Jeunesses royalistes le jour où l'Algérie célébrait le 59e anniversaire de sa Révolution. Un acte d'une extrême gravité qui a profondément indigné et affecté le peuple algérien qui ne passera pas l'éponge sur ce type d'agression. Alors que la justice marocaine qui l'a traité par-dessus la jambe n'a sanctionné que de deux mois de prison avec sursis son auteur pour ce «haut fait d'armes». Une attitude méprisante qui ne témoigne d'aucune volonté d'apaisement. Il y a cependant pire à craindre. Ce sont ces centaines de tonnes de drogue en provenance du Maroc qui sont déversées à travers le territoire national. Des narco bombes qui peuvent avoir les mêmes effets qu'une arme de destruction massive. Un plan concocté dans les laboratoires des services de Sa Majesté qui a pour mission la déstructuration de la société algérienne. «Près de 150 tonnes de résine de cannabis (en provenance du Maroc, Ndlr) ont été saisies en 2013 par les différents services de sécurité et douane», avait indiqué une source proche de l'Office national de lutte contre la drogue et la toxicomanie (Onldt) qui n'a pas hésité à voir dans cet acte criminel une véritable déclaration de guerre. Des personnalités algériennes, qui ne se font aucune illusion quant aux visées marocaines, appellent à des réactions vigoureuses. Farouk Ksentini est de celles-là. Il ne mâche pas ses mots. «Le Maroc est un pays ennemi!» a-t-il déclaré. «A mon sens, il faut rompre les relations diplomatiques», a estimé, jeudi dernier à Alger, le président de la Commission nationale consultative de promotion et de protection des droits de l'homme (Cncppdh). «Le Makhzen (l'Etat marocain et ses institutions) s'est rendu coupable d'une énième provocation à l'encontre de l'Algérie. Ces agissements sont ceux d'un pays ennemi et non pas d'un pays frère. Par conséquent, l'Algérie doit prendre une position ferme pour mettre définitivement fin à ces provocations. A mon sens, il faut rompre les relations diplomatiques», a expliqué Me Ksentini. La partie marocaine «doit comprendre que l'Algérie est un pays respectable» et «il importe de tenir avec le Maroc le langage qu'il comprend», a-t-il suggéré, lors d'une conférence de presse consacrée à la présentation d'une étude sur les flux migratoires intitulée «Vers, à partir et à travers l'Algérie». Que pense le défenseur des droits de l'homme des allégations du Maroc concernant de prétendues expulsions par les autorités algériennes de ressortissants syriens vers son territoire? «C'est une provocation de trop et une provocation délibérée. Je considère que le Maroc n'est pas un pays voisin, mais un pays ennemi. Il faut tirer les conséquences de ces récurrentes provocations», a martelé Farouk Ksentini qui a appelé l'Algérie à prendre une «position ferme» suggérant «la rupture» des relations diplomatiques. Tout indique que la machine s'est mise en branle pour mettre le hola à l'arrogance du Maroc.