Le tribunal de Bir Mourad Raïs Depuis deux jours, le citoyen pourra déposer une seule fois son dossier de retrait du certificat de nationalité pour pouvoir, par la suite, retirer d'autres en présentant simplement une pièce d'identité. Le lourd héritage des courses infernales en vue de réussir les pièces nécessaires au dossier. A Alger, l'opération a commencé symboliquement à Saïd Hamdine où s'élève le tribunal de Bir Mourad Raïs. Mokrane, le dynamique secrétaire général de la cour d'Alger était arrivé très tôt au tribunal où les greffiers et magistrats s'affairaient à leurs tâches, la dernière de la semaine. A l'intérieur où le guichet unique avait été rénové juste après le passage de Tayeb Louh, il y a cinq semaines, les citoyens sont sagement assis, attendant leur tour pour le dépôt ou le retrait d'un document nécessaire. Les avocats, eux font les cent pas entre la salle d'audience et le guichet unique. L'ambiance est bon enfant, mais on sent qu'un événement va se produire d'un moment à l'autre surtout avec la présence du commissaire Attaïlia en tournée de vigilance dans les parages. Vingt minutes après, les détenus arrivent à l'arrière de la bâtisse pour descendre, solidement encadrés et tenus à l'oeil jusqu'aux geôles! Au milieu de tout ce remue-ménage, on sentait que les hauteurs d'Alger allaient vivre une journée particulière. Samira Kirad, la présidente de la section correctionnelle tenait son audience avec un rôle monstrueux qui laissait les initiés dire tout haut leur impatience à diviser ce tribunal qui se trouve être le plus grand du pays par la densité de sa population, une population demanderesse de paperasses tels les certificats de nationalité, casiers judiciaires et autres documents. L'événement était national. A Bir Mourad Raïs, Akka, le directeur de la modernisation, celui-là même qui a été derrière la naissance de la carte «Chifa» avec... Tayeb Louh, ministre de l'époque du Travail, de l'Emploi et de la Sécurité sociale, représentait le ministre. Djamel Gasmi, le président du tribunal de Bir Mourad Raïs, flanqué de son collègue Halim Boudra, procureur de la République étaient préparés pour la circonstance, entourés de leur adjoints, de Dahmane Fodil, le greffier en chef et des greffiers impeccablement vêtus pour la circonstance, ce qui a plu à Slimane Brahimi, le président de la cour et Belkacem Zeghmati, le procureur général qui s'était rappelé du bon vieux temps, en 1989, où il évoluait dans un environnement sain où le magistrat valait son pesant d'or car il faut le préciser, la justice était plus limpide que de nos jours. La preuve? En ces temps-là, la criminelle regroupait trois magistrats et... quatre jurés - pour ceux qui l'ignorent de nos jours, puisqu'en 2014, il y a trois magistrats du siège et seulement deux jurés. D'ailleurs, Tayeb Louh, le ministre doit probablement songer au retour à la normale de la composition criminelle. Pour revenir à la modernisation, l'opération s'est déroulée dans un climat serein et les premiers justiciables ont eu, en un tour de main, leurs certificats de nationalité... Mustapha Moudjadj, directeur au ministère de la Justice, a expliqué à la presse l'utilité de cette opération alors que Maître Chérif Lakhlef a souhaité que cette «opération aille jusqu'à la délivrance du S12, ce précieux document tant demandé par tous les employeurs». Plusieurs avocats, dont maître Samir Sidi Saïd, ont déclaré leur admiration devant le colossal boulot réalisé par Slimane Brahmi et Ben Kacem Zeghmati, les deux chefs de la cour d'Alger qui laissent, avec leur compétence et leur intégrité, espérer une bonne victoire de la Réforme de la justice initiée par Bouteflika et menée depuis peu par l'accrocheur et visionnaire Louh, ce ministre qui veut aller droit vers l'indépendance de la justice.