Très heureux de se retrouver devant une si nombreuse assistance Dans le noir le plus absolu, si vous cherchez bien, il y a toujours un grain de lumière. La salle de conférences de la bibliothèque municipale de Larbaâ Nath Iraten s'est avérée finalement trop exiguë pour accueillir Hamid Grine, très heureux de se retrouver devant une si nombreuse assistance composée, aussi bien d'hommes, que de femmes. Il faut dire que l'entreprise organisatrice d'événements culturels du très dynamique Amirouche Malek, un enfant de la région, n'a pas fait les choses à moitié en matière de promotion. Le thème choisi par l'écrivain, «La littérature comme manière de vivre», s'est transformé, au fil de la conférence en un autre thème autrement plus intéressant, du moins plus concret, pour l'auditoire: «La philosophie comme manière de vivre». Pour l'auteur de Cueille le jour avant la nuit, redit philosophique, il s'agissait de décliner ce qui l'a aidé à vivre, ce qui lui a permis de tenir et de surmonter les épreuves face à l'adversité. Dans ce sens, nourri de philosophie stoïcienne et bouddhiste, il mettra en avant plusieurs «branches solides» auxquelles on peut s'accrocher. La première, le canon même du stoïcisme, est le fameux précepte: «Ce qui dépend de nous, ce qui dépend des autres», Grine dira à ce sujet en substance: «Tenez-vous à ce qui dépend de vous, négligez ce qui vous est étranger, sinon vous passerez à courir derrière l'amour des autres, la richesse, la gloire et d'autres désirs vains.» «Le deuxième axe, tout aussi important, est la concentration sur l'instant présent «en oubliant le passé source de nostalgie et le futur, source d'angoisse. D'ailleurs, vous n'avez en votre possession que l'instant présent qui doit vous émerveiller et que vous devez habiter.» Le troisième précepte est le changement de perspective: «Cherchez toujours le côté positif des choses, précisera HG, à toute chose malheur est un bien. Dans le noir le plus absolu, si vous cherchez bien, il y a toujours un grain de lumière.» Le conférencier parlera aussi de l'acceptation qui n'est pas le fatalisme, le fameux mektoub arabe. «Si vous êtes malade et vous n'acceptez pas votre maladie, vous n'irez jamais voir un médecin, par conséquent votre état pourrait empirer; mais si vous reconnaissez votre maladie, vous allez vous soigner et guérir dans la plupart des cas», soulignera Grine. Il parlera aussi d'autres règles de vie qui l' ont aidé à vivre et qu'on ne peut citer tous tant la conférence et les débats ont été riches et captivants au point que durant plus de trois heures, aucune personne n'a quitté la salle! Interrogé sur la candidature à la présidentielle de l'écrivain Yasmina Khadra, Grine dira qu'il a beaucoup d'amitié pour lui et que c'est une bonne chose qu'il se présente. Sur Bouteflika, il précisera: «Il faudrait faire son bilan. En toute objectivité, loin des anathèmes, des imprécations et des insultes des réseaux sociaux.» Pour lui, «Bouteflika sera réélu s'il se présente pour la simple raison que l'Algérie profonde et laborieuse ne connaît que lui». La conférence a été ponctuée par une séance-dédicace qui a permis aux nombreux fans de l'auteur d'avoir chacun un autographe gentil et personnalisé. Précisons que Hamid Grine était accompagné de son fils, le nouvelliste Mohamed Walid et que la conférence a été ouverte et ponctuée par le chanteur Djamel Kaloun qui a gratifié l'assistance de deux très beaux morceaux d'une grande envolée lyrique.