Si des chantiers sont à l'abandon, à qui la faute? Le port de Béjaïa qui faisait face à une quarantaine de bateaux en rade, il n'y a pas si longtemps de cela, n'enregistre aujourd'hui qu'une dizaine. «Le retard enregistré dans le développement de la wilaya est dû principalement aux oppositions citoyennes qui freinent le lancement de projets structurants et aux fermetures de routes qui pénalisent les citoyens et l'économie de la région.» C'est ce qu'a indiqué hier le chef de l'exécutif de la wilaya lors d'une rencontre avec le mouvement associatif de la commune de Béjaïa. Le port de Béjaïa qui faisait face à une quarantaine de bateaux en rade, il n'y a pas si longtemps de cela, n'enregistre aujourd'hui qu'une dizaine, a-t-il ajouté comme pour illustrer toutes les inconséquences des fermetures de route sur l'activité de cette infrastructure portuaire, mettant en exergue «le danger d'étouffement qui guette la région». Evoquant les projets du CHU, de la pénétrante, de la voie ferrée, du complexe pétrochimique et du stade entre autres, l'orateur imputera toute la responsabilité du non-lancement aux oppositions des propriétaires terriens contre lesquels, l'administration ne veut pas faire appel à la force publique. Toutefois, il fera savoir que deux assiettes ont été proposées pour l'implantation du CHU dont la concrétisation se fera, probablement, lors de la très prochaine visite du ministre de la Santé. Le téléphérique de Gouraya a été confié à une société française pour un montant de 363 milliards de centimes en attendant la suite réservée au recours introduit par un concurrent suisse, avons-nous appris. Au chapitre du logement, le wali a assuré que toutes les demandes seront satisfaites. Le nombre de demandeurs réels est estimé à 7000 pendant que 8000 unités sont retenues pour Béjaïa. Les deux entreprises étrangères retenues pour la réalisation de 4200 logements entameront dès le 24 du mois en cours les travaux. Des assiettes seront dégagées sur le plateau de Sidi Boudrahem pour lancer 1300 autres logements, alors qu'il n'y a pas si longtemps le même terrain avait été déclaré inconstructible par une commission ministérielle. Béjaïa aura 6000 logements dans une année et demie en attendant la concrétisation d'un autre projet de 2 000 logements au plateau de Sidi Boudrahem, at-il annoncé. 380 logements dans le cadre de la résorption de l'habitat précaire s'ajoutent à la récupération, au début de la prochaine rentrée universitaire, des 250 logements de Sidi Ali Lebher mis à la disposition de la résidence universitaire et l'attribution des 195 logements sociaux dont la liste des pré-bénéficiaires est prête. Ils viendront étoffer le parc «logements»de la commune du chef-lieu, a-t-il conclu avant de céder la parole au représentant du mouvement associatif de la commune de Béjaïa, qui se sont patienté pendant plus d'une heure et demie. La proposition du wali limitant le nombre d'interventions à quatre ou cinq a fait réagir un président d'association, qui lui reprochera d'avoir monopolisé la parole et de la limiter aux représentants du mouvement associatif. Le maire interviendra pour désigner les intervenants, qui ont soulevé les préoccupations primordiales de la population. Durant l'exposé du wali, la société civile, était présente en partie car au même moment, une autre coordination invitait la presse pour une conférence de presse aujourd'hui au siège de CDDH pour faire le point sur leur dernier rassemblement devant le siège de la wilaya. En définitif, il n'est pas facile de savoir qui représente qui à Béjaïa. Les associations présentes hier avec le wali ou celle qui s'adressera aujourd'hui à La presse. Une interrogation d'autant plus légitime lorsqu'on observe ce qui s'est passé ces derniers jours. Le PST critique le wali et l'APW Les mouvements de protestation qui se multiplient au niveau de la wilaya de Béjaïa «est le résultat du retard dans le développement de notre wilaya et de la politique nationale, capitaliste libérale, qui détruit les emplois et s'attaque aux travailleurs», a estimé hier le PST de Béjaïa dans une déclaration qui cible principalement le wali de Béjaïa et l'Assemblée populaire de wilaya, accusés respectivement «de jouer la carte de la division de la population» et de «venir à la rescousse du pouvoir en organisant une session spéciale fermeture des routes pour criminaliser ces protestations populaires». Le PST de Béjaïa a, tout en reconnaissant que le «mode d'action nuit à beaucoup de secteurs de la société», suggéré aux populations de «s'inspirer de la lutte consciente et organisée de la population de Barbacha. Au lieu de fermer les routes, les protestataires gagneraient à cibler le siège où se prennent les décisions» écrivent les responsables du PST de Béjaïa. Ce parti, aux commandes de l'unique assemblée perdue à la faveur du dernier scrutin des locales, s'invite aux débats portant sur les blocages de route.