Le siège Sonelgaz d'Akbou a été saccagé par un groupe de manifestants. La célébration du double anniversaire du Printemps berbère et du Printemps noir semble, apparemment, partie pour se dérouler sur un fond de tension et de démobilisation. Les activités culturelles se sont intensifiées tout au long de ces derniers jours. Dans plusieurs localités, le mouvement associatif s'est mis de la partie pour initier des manifestations portant sur le théâtre, les chants et la poésie, appuyées par des expositions et conférences-débats se rapportant à tout ce qui est lié à la culture berbère. Cela, parallèlement aux nombreux meetings animés par les animateurs de la Cicb dans plusieurs localités où la mobilisation citoyenne était interpellée pour redonner un nouveau souffle au mouvement à l'occasion des marches de protestation prévues pour aujourd'hui. A Akbou, la marche pacifique initiée par la coordination de la ville n'a pas eu l'écho escompté. Comparée aux précédentes manifestations tenues dans cette ville, considérée pôle important de la protestation, la marche organisée hier n'a pas eu l'adhésion de la population qui ne s'est que très peu mobilisée pour la circonstance. Du cimetière des martyrs jusqu'à la place Amirouche, les quelques centaines de personnes ont scandé des slogans favorables aux ârchs et hostiles au pouvoir. Un meeting qui a eu lieu au terme de la marche a permis aux animateurs de réitérer leurs revendications. Des incidents ont été portés à notre connaissance par plusieurs sources concordantes. Aussi, a-t-on appris que le siège de Sonelgaz de la ville a été saccagé par un groupe de manifestants. A Sidi Aïch, la colère née de l'empêchement d'un meeting initié par la Cicb, mardi dernier, a fini par éclater, hier, lorsque des manifestants ont procédé à la fermeture de la RN 26 à la sortie Est de la ville, à l'aide de pneus et autres objets enflammés. La route a été réouverte à la circulation sans que l'on ait à enregistrer l'intervention des forces de l'ordre. Notons, par ailleurs, que les écoliers ont déserté leurs établissements scolaires. A Sidi Aïch, ce sont les autorités qui sont derrière, tandis qu'à Akfadou, Akbou et autres localités, les écoliers ont agi en réponse au mot d'ordre de grève qui ne concernait pourtant pas la journée d'hier où une tension régnait un peu partout à Béjaïa. On craint le pire pour aujourd'hui. D'autant que la wali de Béjaïa, intervenant sur les ondes de Radio Soumam a affirmé n'avoir été destinataire d'aucune demande de manifestation sur la voie publique. Est-ce le prélude à l'interdiction pure et simple de la marche prévue aujourd'hui au chef-lieu de wilaya. La célébration de ce double anniversaire sera vraisemblablement différente des précédentes.