«Pour l'heure, seule l'Algérie criminalise ce phénomène parmi les 54 pays de l'Union africaine (UE) dont dépend le Caert.» Elargir le consensus international sur la condamnation du versement des rançons aux groupes terroristes est une oeuvre de longue haleine. Actuellement, «il y a encore des divergences sur l'approche de certains Etats sur cette question», a souligné, hier, Rezzag Bara en marge de l'ouverture des travaux de l'atelier de l'Union africaine portant sur l'enlèvement contre rançon. Néanmoins, les 15 recommandations du mémorandum d'Alger ont été endossées par le Conseil de sécurité des Nations unies dans sa dernière résolution 21/2. Cet atelier qui sera suivi par d'autres qui seront tenus au niveau africain et ailleurs dans le monde, permettra, selon M.Bara «d'élargir ce consensus et de permettre à la communauté internationale de se donner des moyens plus contraignants pour prévenir les prises d'otage et éviter ainsi de payer des rançons qui sont une des formes du financement du terrorisme». Cette rencontre est co-organisée par le Centre africain d'études et de recherche sur le terrorisme (Caert) d'Alger et le Forum mondial de lutte contre le terrorisme. L'enlèvement aux fins d'obtention de rançons(KFR) est apparu comme un défi sécuritaire majeur au plan mondial. En Afrique, le KFR, la contrebande, le trafic de drogue, le blanchiment d'argent, le trafic d'êtres humains, la piraterie, le trafic d'armes sont autant d'industries terroristes utilisées pour renflouer les caisses des nébuleuses terroristes. Selon l'ambassadeur Madeira, président du Caert, 11 pays de la région sahélo-saharienne, fortement marquée par ce fléau du kidnapping, prennent part à cet atelier initié par le Forum mondial contre le terrorisme(Gctf) sur les bonnes pratiques, contenues dans le Mémorandum d'Alger, visant à prévenir la prolifération du KFR, à assurer la sécurité des otages et traîner les auteurs des enlèvements devant la justice. Les experts issus des pays membres du Gctf, comme les Etats-Unis, le Canada participent également à cet atelier. «Si la question de l'enlèvement reste très compliquée et délicate, notre objectif est de mener tous les pays du monde à cesser de payer les rançons et éventuellement à criminaliser le kidnapping dans leur législation interne. Mais le fait que les Nations unies aient adopté une résolution dans ce sens, nous aide davantage à essayer d'éveiller la prise de conscience des pays du Sahel», a-t-il souligné. Pour l'instant «seule l'Algérie criminalise ce phénomène parmi les 54 pays de l'Union africaine (UE), dont dépend le Caert. Tout au plus, ces pays condamnent ce fléau», fait-il savoir.