Présent à cette rencontre, l'ambassadeur des Etat-Unis, Henry S. Ensher, a indiqué que le gouvernement américain, représenté à cet atelier par le département d'Etat, le département du Trésor et le département de la Justice, encourage une approche inter-institutions pour lutter contre le phénomène de l'enlèvement contre rançon. Aujourd'hui, le gouvernement américain, le Conseil de sécurité des Nations unies et le G8, ont déjà approuvé ces bonnes pratiques finalisées dans le «Mémorandum d'Alger», adoptées à la réunion ministérielle du (Gctf) en décembre 2012, a-t-il rappelé. Dans sa toute première résolution (2133-2014) sur l'enlèvement contre rançon, le Conseil de sécurité a appelé les Etats membres à empêcher les terroristes de bénéficier directement ou indirectement de paiement de rançons ou de concessions politiques et à assurer la libérations d'otages en toute sécurité. Le Conseil, poursuit-il, reconnaît également la nécessité de poursuivre les discussions entre experts sur ce fléau au sein de l'ONU et au sein des organisations internationales et régionales. Cet atelier, le premier d'une série de quatre que l'UA organisera au cours des prochains mois, et qui reflète notre engagement commun à mettre le Mémorandum d'Alger en pratique, souligne-t-il, «est une excellente occasion de le faire». M Ensher a exprimé la préoccupation de son gouvernement au sujet de la sécurité et du bien-être des diplomates algériens pris en otage. «Les Etats-Unis condamnent fermement l'enlèvement et mon gouvernement soutient pleinement le gouvernement algérien dans ses efforts constants pour assurer leur retour en toute sécurité», a-t-il indiqué. La tragique vérité est que l'argent des rançons qui finance les moyens de subsistance d'Al Qaîda et ses affiliés provient souvent des pays qui sont déterminés à vaincre l'organisation terroriste, a-t-il déploré. Et d'ajouter, ce fléau, «qui constitue une menace contre nos citoyens et contre la sécurité nationale, est devenu une industrie de croissance ainsi que la tactique préférée des terroristes». Ce phénomène qualifié de financement potentiel du terrorisme, menace la stabilité politique et fragilise les économies régionales. Les groupes liés à Aqmi, ont enlevé des dizaines de personnes pour obtenir une rançon au cours de cette dernière décennie. «Ces enlèvements ont entraîné une baisse du tourisme de l'ordre de 99%», a-t-il soutenu. Nous comprenons que certains pays ont la volonté, mais ont une capacité insuffisante pour faire face à la menace terroriste. De ce fait, nous encourageons l'Algérie à développer son rôle de chef de file régional et transférer son savoir- faire aux membres de l'UA, qui ne pourront en tirer qu'un grand profit. La situation géographique de l'Algérie, la volonté de partager son savoir-faire, fournir une formation et organiser des échanges régionaux tels que cet atelier, aideront à renforcer la capacité des voisins, et au fil du temps amènera une plus grande stabilité dans le Sahel et le Maghreb, a-t-il indiqué. «Afin de remédier efficacement contre le terrorisme, il est crucial d'avoir une approche stratégique à long terme», a-t-il conclu.