Le poisson lapin Ce poisson pesant près de 500 grammes serait connu pour «contenir des substances hautement toxiques». Cet envahisseur, hautement toxique, a été capturé avant-hier, dans les filets d'un pêcheur dans les eaux de Sidi Salem, apprend-on auprès du pêcheur. Selon notre interlocuteur, le poisson pesant près de 500 grammes serait connu pour «contenir des substances hautement toxiques», comme signalé par les responsables du secteur de la pêche et des ressources halieutiques. Conscient du danger que représente cette espèce mortelle, le pêcheur a aussitôt contacté les services compétents, l'unité de la santé publique, sise à la daïra d'El Bouni, à qui il a remis le «poisson lapin». En application des instructions du département de la pêche et des ressources halieutiques, les services de compétence ont pris les dispositions adéquates et ont remis le poisson au laboratoire de Annaba. Il est à rappeler que le «poisson lapin» a été observé pour la première fois sur les côtes Ouest du pays, à Chlef, à la Marsa et à Sidi Abderrahmane, puis dans les côtes Est du pays, Skikda et Annaba. Ainsi, à l'issue de l'invasion de cette espèce de poisson venimeux, l'extrême alerte est décrétée dans toutes les villes côtières. Tous les ports de pêche Est sont intensivement contrôlés par les services vétérinaires. Ces mesures préventives visent à identifier le «poisson lapin», surtout que certains des professionnels de la mer pourraient ne pas le reconnaître. Ce qui pourrait être à l'origine d'une catastrophe, si ce poisson serait commercialisé et consommé. La conséquence directe est la mort du consommateur en moins de 24 heures. Ainsi, et pour la protection du consommateur, une instruction émanant du ministère de la Pêche et des Ressources halieutiques, interdisant la pêche et la commercialisation du poisson lapin. Dans le sillage de la protection du consommateur, les responsables locaux de la wilaya de Annaba, ont mis en garde les citoyens, notamment les professionnels de la mer, pour qu'ils s'abstiennent de pêcher, de commercialiser et de consommer ce poisson toxique. Dans ce sillage, ils ont lancé une alerte pour prévenir contre la pêche et la consommation du «poisson lapin», apparu sur les côtes du pays, entre autres, Annaba. De leur côté, les marins-pêcheurs, ont indiqué qu'ils saluent l'initiative du ministère de tutelle et les vétérinaires dépêchés au port et points de pêche de Annaba pour informer et expliquer, mais surtout vérifier l'arrivage des poissons. Il est à noter que ce poisson mortel provient de la mer Rouge et, serait entré en Méditerranée par le canal de Suez, a-t-on expliqué. Selon Zenar, K, professeur en bio-marine: «Ce poisson ne doit pas être consommé car il contient du venin au niveau de la queue, de la bouche, du dos ainsi que des intestins. Une journée suffit à provoquer la mort de la personne qui le consomme». «Il s'agit d'un poisson herbivore, de couleur brune et doté d'une sorte de bec pour brouter les algues», a ajouté notre interlocuteur qui a précisé que le lagocephalus sceleratus est un poisson ayant une glande qui contient le poison, il peut atteindre une longueur de 120 cm et peut peser jusqu'à 8 kg. Selon les informations que nous avons recueillies près d'un pêcheur du port de Annaba, le poisson n'est pas méconnu aux pêcheurs méditerranéens. «L'espèce est passée en Méditerranée via le canal de Suez où depuis quelque temps on en a découvert déjà dans la mer libyenne, puis tunisienne et précisément au large de Gabès et maintenant en Algérie», nous a révélé le pêcheur. Rappelons que le poisson lapin à queue tronquée est une espèce habituellement présente dans le bassin oriental de la Méditerranée, notamment près des côtes du Liban. C'est l'une des (nombreuses) espèces dites «invasives», cet herbivore apparu récemment près de nos côtes serait à classer parmi les envahisseurs particulièrement redoutables. Tant son aptitude à se multiplier pourrait menacer les végétaux de notre littoral, notamment les précieux herbiers de posidonie. Selon certains connaisseurs du domaine, les conditions seraient réunies pour favoriser l'installation sur nos côtes du «poisson lapin». Celui-ci va jeter son dévolu sur les algues brunes (cystoseires) et surtout sur les herbiers de posidonie, au point de mettre en péril ces prairies sous-marines servant de réservoirs de biodiversité, d'amortisseurs de houle et donc de protection contre l'érosion des rivages. Toute la question est là. Ainsi, nos prairies sous-marines seraient en danger.