Depuis maintenant une semaine, tout Bouira ne parle que du CEM Khidder. A l'origine, lundi passé, les occupants de l'établissement scolaire avaient ressenti des vibrations qui ont engendré une panique générale ayant causé des blessures à certains élèves et à leurs enseignants. La direction de l'établissement a aussitôt pris les devants en recevant les parents et en invitant le CTC. Dans une réunion, en présence des enseignants et des parents, le directeur du CTC réconfortera l'ensemble quant à la solidité de la structure mais ne prendra aucun engagement quant à l'infrastructure qui nécessite l'intervention d'un bureau d'étude du sol. Entre-temps, la rumeur prendra le relais puisqu'on parlera d'affaissement du sol, de vibrations répétées. Les élèves, psychologiquement affectés, déserteront deux jours durant les bancs de l'établissement. Dimanche, un article de presse paru dans un quotidien national parlera du risque d'effondrement et sèmera le doute chez les parents qui, hier, se sont présentés dès 8 heures pour s'enquérir de la situation. La direction, de son côté, pour éviter un autre choc aux enfants, a renvoyé les élèves. Par ailleurs, à l'issue d'une rencontre qui les a réunis, le directeur et le président de l'association des parents d'élèves ont rendu un hommage particulier aux enseignants qui tentent de calmer les élèves d'autant que les examens de fin d'année sont aux portes. Le directeur a aussi décidé de saisir officiellement le CTC et un bureau d'études pour intervenir officiellement et dresser des PV de constat qui seront affichés. Les parents ont aussi proposé de s'impliquer directement dans le dur travail psychologique en direction des enfants. Le premier responsable du CEM Khidder ne manque pas pour sa part de trouver une relation entre la présence d'un compacteur à proximité de l'établissement le jour de l'incident et les vibrations ressenties par les élèves et leurs professeurs. Cela dit, le même responsable s'interroge sur les raisons qui ont motivé l'amplification des faits. «Qui mieux que les enseignants qui sont aussi des parents d'élèves, se soucient de l'intérêt de nos enfants? Pourquoi autant de rumeurs si ce n'est pour porter atteinte à un établissement qui jusque-là a été à la hauteur de sa mission?», s'est interrogé un parent. Certes, l'établissement a bougé lundi, suite aux travaux de bitumage effectués aux alentours mais aucun signe apparent, ni une quelconque fissure ne sont constatés. A la faveur du doute et pour mettre fin à une rumeur plus qu'avérée, les élèves sont dispensés de cours jusqu'à obtention d'un écrit des services spécialisés.