Un cinquième cas de grippe porcine a été détecté à Bouira. Les quatre autres qui datent de la semaine dernière ont été traités à temps et trois des personnes atteintes ont quitté les services hospitaliers après une semaine de mise en quarantaine. La nouvelle est, bien sûr, réjouissante. La grippe A/H1N1 est facilement transmissible. Ce risque ne semble point inquiéter les responsables. Lors d'un passage à l'unité de santé Aboubakar-Belkaïd, où ont été décelés les quatre cas, il nous a été donné de constater qu'aucune mesure préventive n'est prise. Les malades s'entassent dans deux salles d'attente. Des femmes enceintes, des nourrissons, des enfants, des personnes âgées, attendent ensemble leur tour respectif. Les médecins travaillent dans des conditions propices à la contamination. Le personnel administratif et de sécurité de cet établissement, de son côté, exerce sans aucune mesure protectrice. A la question de savoir s'ils sont vaccinés, la réponse est unanimement négative. La structure inaugurée depuis des années a vu le flux de malades se multiplier avec l'extension urbaine et la construction de plusieurs nouvelles cités. Les citoyens qui font la queue devant les cabinets des deux médecins généralistes en fonction peuvent être contaminés facilement surtout que bon nombre de consultations sont faites à la suite de fièvre, un symptôme majeur dans ce fléau de l'époque qu'est la grippe A/H1N1. Démunis de gants et de masques, les médecins se limitent au lavage des mains avec du savon liquide après chaque consultation. Rappelons que lors des séminaires de prévention, les responsables du secteur avaient parlé de salles spécifiques, de moyens appropriés et de mesures draconiennes. Rien de tout cela n'est disponible si l'on excepte un département doté de 30 lits au niveau de l'EPH Mohamed-Boudiaf. Ce centre est destiné aux personnes déclarées positives et est, de facto, un lieu de thérapie et non de prévention. Parmi les quatre cas avérés de la semaine dernière, deux ont été constatés dans des établissements scolaires, le CEM Khidder et l'école Bechlaoui. L'UDS compétente territorialement brille par son inertie Aucune visite n'a, à ce jour, été faite dans ces deux établissements, ni dans les autres susceptibles de connaître d'autres cas. L'indisponibilité des vaccins, l'inexistence de mesures préventives, le flux important de citoyens qui visitent les établissements de santé... sont autant de facteurs favorables à une propagation du virus. N'est-il pas temps de réagir sur le terrain et abandonner les réactions conjoncturelles et les déclarations erronées et mensongères? La situation est grave et la vie des citoyens est plus qu'un devoir, c'est une responsabilité.