à Béjaïa, des coordinations de la région d'Akbou se seraient rencontrées dans une réunion informelle. Au lendemain de la réélection du président de la République, des infirmations récurrentes faisaient état de tentatives qui seraient initiées par-ci par-là en vue de ressouder les rangs du mouvement citoyen dans l'optique d'une réconciliation. La dissidence serait, à en croire certaines sources, amenée à de meilleurs sentiments maintenant que la situation politique s'est davantage clarifiée en confirmant qu'il ne saurait y avoir de solution à la crise en dehors de celle qui serait la conclusion d'un dialogue franc et sincère. Ces initiatives auraient été salutaires à plus d'un titre, n'étaient ces arrière-pensées qui animaient une partie des initiateurs. Cette dernière, selon plusieurs sources concordantes, n'avait de souci que celui de faire capoter carrément le processus de dialogue, dont la reprise est plus que pressentie dans les prochains jours. A cet effet, l'option de réconciliation est perçue comme une opportunité de concrétiser un rêve qui n'a pu être réalisé à la veille du premier round avec Ouyahia. En effet, à Béjaïa des coordinations de la région d'Akbou se seraient rencontrées dans une réunion informelle durant laquelle ce sujet de réconciliation a été largement abordé avec cependant une condition qui pencherait pour le retrait de tout débat sur l'option du dialogue qui reste l'objet de discorde depuis décembre 2003. Même si Zahir Benkhellat dément toute rencontre du genre, il n'en demeure pas moins que beaucoup d'autres délégués ont confirmé ces contacts qui ont buté sur l'intransigeance des dialoguistes majoritaires aussi bien à Béjaïa qu'à Tizi Ouzou. Les partisans d'une solution à la crise à travers le dialogue, ont opposé une fin de non-recevoir arguant que «rien ne pourrait se faire en dehors de la Cicb et la Cadc». Au-delà de la nécessité de maintenir la concertation dans le cadre structurel, ce qui gêne le plus les dialoguistes ce sont les dépassements langagiers dont s'étaient fait auteurs les antidialoguistes à la veille de la dernière présidentielle. Des dépassements qui «sont allés trop loin pour qu'un possible rapprochement puisse avoir lieu en l'état actuel des choses» confirment certains d'entre eux qui expliquent aussi que «ce réveil des égarés cache mal leurs desseins inavoués». Ayant eu vent de la réaction de leurs ex-camarades de la Cicb, les antidialoguistes ne parlent plus de réconciliation mais plus d'une rencontre «pour donner un saut qualitatif au mouvement citoyen à travers des perspectives d'avenir à l'exception de celle du dialogue», soutient le délégué d'Akbou qui souligne que «les contacts sont toujours en cours dans ce sens». Pendant ce temps l'aile dialoguiste de la Cicb tente de se réunir pour «accorder ses violons», tout en restant attentive à tout ce qui se passe autour. Une date pour la tenue du conclave ordinaire a été finalement retenue mais non sans peine. Et si, d'ici à là, le chef du gouvernement apporte des éléments nouveaux concernant la reprise du dialogue, la Cicb fera connaître sa position en attendant le conclave interwilayas qui se tiendra le 13 du mois en cours à Sidi Aïch. En tout état de cause, la nouvelle donne induite par le scrutin d'avril dernier a mis le mouvement citoyen dans une situation, dont le moins qu'on puisse dire, est inconfortable. Divisé autour de l'option du dialogue puis miné par des contradictions au lendemain de l'annonce des résultats du scrutin du 8 avril, le MC vit au rythme des moments d'incertitude qui ne sont pas sans susciter inquiétude et crainte quant au règlement même de la crise de Kabylie. La polémique autour de la date de la tenue du conclave de la Cicb à Seddouk est à elle seule assez illustrative de l'état de fragilité dans lequel baignent les archs et, partant, on n'écarte pas dans les prochains jours d'autres déchirements à moins que encore une fois la raison prévale sur toute autre considération.