La Croix-rouge centrafricaine a annoncé hier avoir ramassé la veille à Bangui neuf cadavres, des musulmans et des chrétiens tués par balles ou à coups de machettes, portant à 1.240 le nombre de tués découverts dans la capitale depuis décembre. Parmi ces neuf cadavres se trouvaient les deux soldats tchadiens de la force africaine (Misca) et les deux civils tués à Bangui dimanche soir lors d'affrontements à la grenade dans le quartier Combattant près de l'aéroport. Les cinq autres, dont la date de la mort n'a pas été précisée, ont été récupérés dans plusieurs quartiers de Bangui. Entre jeudi et samedi, six autres cadavres avaient été retrouvés, a précisé sous couvert d'anonymat un responsable de la Croix-rouge centrafricaine, dont les membres sont chargés de la macabre besogne de ramasser les corps dans la ville. Depuis le 5 décembre, où quelques heures avant le déclenchement de l'opération française Sangaris des affrontements entre miliciens majoritairement chrétiens anti-balaka et combattants musulmans Séléka avait provoqué de nouvelles tueries interreligieuses, la Croix-Rouge a ramassé 1.24O corps dans les rues de Bangui, selon ce responsable. Il a souligné que le total des morts est «sans doute» bien plus élevé, certains corps disparaissant ou étant directement récupérés par les familles. Par ailleurs, ce chiffre ne prend pas en compte les exactions en province. «Ca ne va pas mieux à Bangui, neuf corps en une journée, c'est beaucoup», a noté le responsable le jour où le parlement français doit se prononcer sur une prolongation de l'opération Sangaris.