En dépit du potentiel naturel, géographique, archéologique et infrastructurel dont dispose la wilaya, le secteur du tourisme peine à trouver ses marques. Avec des paramètres touristiques aux standards internationaux, rivalisant même avec les meilleures destinations du monde, Annaba demeure au bas des destinations touristiques les moins courtisées. Entre stratégie de relance et réalité du terrain, le secteur est frappé d'immobilisme. Chaque année, il est mis en relief lors de différentes rencontres des potentiels dits en jachère, pour conclure que Annaba a tous les atouts pour devenir une destination touristique par excellence. La corniche de 80 km, le relief montagneux, la beauté des sites touristiques et archéologiques ainsi que l'hospitalité de la population, un tableau dressé maintes fois par les professionnels du tourisme, mais d'année en année, il demeure insignifiant dans une wilaya meurtrie par madame indifférence et monsieur laxisme. Deux états d'esprit gérés par une poignée de responsables locaux, dont la notion de tourisme n'arrive pas à se frayer un passage à leur conscience de gestionnaire jaloux de Annaba. Une corniche qui se meurt, une indifférence quant à la valorisation du potentiel touristique, un tourisme mal exploité, voire même insignifiant, comment peut-on évoquer le facteur de développement?! Une question sur laquelle plusieurs acteurs concernés par le tourisme ont été apostrophés sur les vraies raisons de cette léthargie du secteur dans la wilaya. Les spécialistes du secteur entre hôteliers, restaurateurs, agences de voyage, ont tenté à l'unanimité, de démontrer que tous autant que la direction du tourisme de Annaba, font des efforts pour booster le secteur. Des semblants d'effort, toujours infructueux, dans une situation où il est impensable de parler de développement quand partout il n'y a que blocage et bureaucratie et que, même les banques refusent d'accorder des crédits pour des investissements dans le domaine touristique, malgré les garanties fournies par les investisseurs tant nationaux qu'étrangers. Un Etat de fait échaudé par tous les problèmes, y compris celui du foncier où la corruption est omniprésente. Un réel développement du tourisme national, source importante de devises après le pétrole, repose sur une volonté politique. L'absence de cette dernière, pour la wilaya de Annaba, semble être l'un des ralentisseurs du développement du tourisme. Malgré les quelques améliorations relevées dans la fréquentation de Annaba par les touristes étrangers, le constat est amer. Pis, bien qu'attrayante, la wilaya rejette à l'extérieur de ses murs les investisseurs bâtisseurs sources d'emplois et de revenus fiscaux pour toute la wilaya. Dans cette grande cité qui fut l'artisan du boom de l'emploi durant les années 1970-1980, le tourisme est toujours à l'agonie. A titre d'exemple, la ZET du cap de la corniche de Annaba, dans une étude laisse apparaître 22 projets sur plus de 159 ha. La majorité de ces projets entre hôtels, motels, bungalows, thalasso, centres de vacances et de loisirs, sport, centres commerciaux et culturels, est confrontée à de grandes difficultés de réalisation. Comment peut-on croire que la destination touristique Algérie/ Annaba pourrait intéresser des touristes alors que les quelques moyens touristiques avec des prestations de service médiocres et les imperfections, peuvent-ils faire de Annaba, une destination de rêve? Il est très difficile, voire utopique de rattraper un retard qui, confirme l'absence d'une vraie volonté politique bien que le secteur du tourisme ait toujours fait l'objet du menu des débats des élus, aussi bien de l'APW que l'APC. A chaque fois, le tableau présenté par les intervenants n'avait rien de réjouissant. Malgré les dénégations des responsables du tourisme qui se sont succédé à la tête de ce secteur, faisant fi toujours d'améliorations, alors que la réalité reflète un secteur à l'agonie. Comme sera, aujourd'hui, le cas du séminaire que va abriter le «Golden Tulipe». Une rencontre régionale qui va débattre du secteur du tourisme et préparer du coup la saison estivale 2014/2015. Prendront part à cette rencontre, des acteurs du secteur hôtelier, restaurateurs, représentants d'agences de voyage, direction du transport, les services de sécurité entre autres participants. Ils traiteront dès lors, de la situation générale du secteur du tourisme et chercheront les moyens adéquats pour sa valorisation. Un challenge difficile dans un état d'esprit aride de volonté. Néanmoins, si pour certains le tourisme se limite à compter l'arrivée des touristes et les recettes hôtelières et de restauration, pour d'autres, les ambitions sont plus importantes. Il s'agirait de préparer la haute saison, en investissant les moyens nécessaires, notamment l'amélioration des prestations de services, d'hébergement et de restauration, ainsi que les sites touristiques à la mesure de l'attente des visiteurs de la wilaya. Toutefois, il est à noter que toutes les initiatives engagées par les professionnels du tourisme à Annaba, demeurent insuffisantes, pour faire de l'ex-Bône qui «n'est plus la Coquette», un pôle touristique par excellence. Car la fuite des touristes a pour cause, les aléas de moult facteurs dont, le cadre de vie déplorable, la saleté des plages, les rues et ruelles entre autres, désagréments cohabitant avec l'insécurité imposée par des bandes de délinquants organisées dans les vols et les agressions. Pour ne citer que ces inconvénients, contraignant le touriste à tourner la tête vers d'autres destinations. Une situation qui fait en sorte, qu'en dépit du potentiel naturel, géographique, archéologique et infrastructurel dont dispose la wilaya de Annaba, le secteur du tourisme peine à trouver un élan solide pour amorcer un développement réel, mais surtout la formule adéquate pour la commercialisation de la destination «Annaba».