La secrétaire générale du PT toujours fidèle à elle-même C'est connu, la secrétaire générale du Parti des travailleurs, Louisa Hanoune, est une grande dame de la politique nationale. Elle est à la fois respectée et redoutée par ses adversaires politiques. Connue pour son aisance politique, son éloquence verbale, sa grande et surtout inébranlable personnalité, Ali Benhadj dira d'elle que c'est un véritable homme de la politique. Lundi soir, la seule porte-parole de la gauche algérienne s'est, une nouvelle fois, illustrée sur le plateau d'Ennahar TV, dans un exercice où elle excelle: défendre les grandes causes et l'unité du pays. En effet, la secrétaire générale du Parti des travailleurs (PT), Louisa Hanoune, qui était invitée pour débattre des questions d'actualité, était surtout venue s'expliquer sur sa rencontre inédite et insolite avec le chef de corps d'Armée, Ahmed Gaïd Salah. Elle explique notamment, qu'elle n'a pas rencontré Gaïd Salah en tant que chef de l'état-major mais surtout en tant que membre important du gouvernement pour l'alerter du danger qui guette l'Algérie. La SG du PT insiste sur le fait que son tête-à-tête a eu lieu avec un politique et non pas un militaire. En réponse aux critiques soulevées par certains médias et certains observateurs, Louisa Hanoune dira: «Je suis étonnée par l'étonnement de certains!» lâche-t-elle, en déclarant qu' elle n'a pas rencontré le chef de l'Africom ou le responsable du Pentagone. Avant d'ajouter: «Je ne suis pas la première à rencontrer un homme politique dans un contexte politique très tendu. Ahmed Gaïd Salah occupe le poste de vice-ministre de la Défense nationale. Et c'est tout à fait normal de m'entretenir avec un responsable politique sur les rebondissements qui secouent la scène politique du pays», a voulu expliquer Mme Hanoune. La pasionaria de la politique nationale a développé longuement les grands points de sa rencontre avec Ahmed Gaïd Salah, qui aurait durée plus de trois heures. Elle a affirmé que la demande de rencontre avait été lancée il y a plusieurs mois et que la réponse du chef de l'état-major est intervenue dans un contexte difficile, (un jour après le crash de l'avion militaire). Elle a affirmé avoir surtout discuté des «manoeuvres internes et extérieures visant l'Etat-nation, notamment les attaques du SG du FLN à l'encontre de l'ANP». Elle a déclaré notamment, que le général de corps d'Armée, Ahmed Gaïd Salah, a assuré que l'institution militaire ne s'immiscera pas dans la vie politique du pays et aucune «pression ne sera exercée sur les militaires qui voteront comme le reste des citoyens algériens». Mme Hanoune a sévèrement dénoncé les propos de Amar Saâdani, affirmant que cette crise a été créée par un parti du gouvernement, elle ne vient pas de l'opposition, reflétant une division dans la nation», avant d'ajouter avec fermeté: «Le DRS est une partie intégrante de l'ANP et nul ne peut diviser l'ANP». S'exprimant sur la candidature de Bouteflika pour un 4e mandat, là encore, la SG du PT a défendu le président en déclarant: «La Constitution lui permet de se porter candidat, son annonce a eu l'effet d'une gifle pour ceux qui polémiquaient sur sa candidature» avant d'observer «il ne faut pas utiliser les moyens publics pour la campagne électorale. Il est un candidat indépendant et non pas celui du pouvoir». La SG du PT affirmera également que le communiqué du 18 février prouve que le président de la République dispose largement d'éléments pour briguer un 4e mandat. Questionnée sur les autres candidats, notamment sur la candidature de Ali Benhadj, Louisa Hanoune a affirmé que chaque candidat peut se présenter s'il remplit les conditions exigées par la Constitution. Si la responsable du PT a été en lice avec le candidat Benflis et ses ambitions présidentielles, elle n'a pas été tendre en revanche envers Mouloud Hamrouche et son éventuelle candidature. La SG du PT a qualifié d'«ambigu» et de «dangereux» le message de l'ancien chef de gouvernement, critiquant sa politique économique des années 1990 avec le FMI. Enfin, la première responsable politique du Parti des travailleurs a alerté le Premier ministre, le ministre de l'Intérieur et le ministre de la Justice sur le danger qui guette l'Algérie en cas de dérapage de la gestion de l'élection présidentielle du 17 avril prochain.