Djamel Ghanem ne désespère pas en dépit de toutes les lenteurs observées quant au traitement de son affaire. Le sort du caricaturiste, Djamel Ghanem est toujours en suspens. Il sera décidé le 11 mars prochain. Le prononcé du verdict a été donc reporté, le juge, ayant traité l'affaire n'a pas pu se présenter hier au tribunal en raison d'un empêchement personnel, a-t-on appris. La défense estime que «la justice n'a pas encore tranché ce dossier». Le tribunal de première instance d'Oran n'a donc pas rendu son verdict dans une affaire pour laquelle le caricaturiste Djamel Ghanem est poursuivi en justice pour un dessin qui n'a pas été publié. Le caricaturiste encourt toujours un emprisonnement de 18 mois et une amende de 20.000 DA, sentence qui a été requise par l'avocat général lors de son procès tenu le 11 février dernier. Djamel Ghanem est ce jeune caricaturiste de profession, qui a exercé pendant de longues années dans le quotidien régional La Voix de l'Oranie, en l'enrichissant par de belles caricatures approuvées par l'ensemble du lectorat du journal. La frénésie électoraliste a chamboulé toute la vie du jeune artiste, le noyant dans une spirale de démêlés avec la justice, l'un après l'autre et ce après qu'il eût été dénoncé par son employeur dans une affaire peu ordinaire, une caricature qui n'a jamais été publiée. La justice, qui s'est mise en action, a comme première mesure convoqué Djamel Ghanem pour le mettre en examen après que son propre journal eût porté plainte contre lui pour une caricature faisant quelque insinuation sur la santé du chef de l'Etat, Abdelaziz Bouteflika. Le 13 novembre 2013, l'ex-caricaturiste de La Voix de l'Oranie a comparu en première instance, devant le juge d'instruction, à l'issue de son audition, il a été placé sous contrôle judiciaire. L'affaire a, depuis le moins d'octobre dernier, constitué le sujet dominant du débat, aussi bien local que national. Les chefs d'inculpation lui ayant été collés au dos pèsent lourds, ceux-là ont été cadrés autour d'abus de confiance vis-à-vis de son ex-patron et utilisation indue du réseau de l'entreprise qui l'employait. L'affaire a défrayé la chronique, étant donné que l'objet du litige, la caricature, n'a été ni terminée ni signée. Soutenu par les médias, les membres de la société civile, la Ligue algérienne des droits de l'homme, le Syndicat national des journalistes et plusieurs autres personnalités, Djamel Ghanem ne désespère pas en dépit de toutes les lenteurs observées quant au traitement de son affaire, à compter du mois de janvier, date à laquelle son procès a été prévu. Il a été reporté par décision du juge, quand celui-ci a constaté l'absence du plaignant, à savoir le directeur du journal. A l'origine du conflit, une rivalité d'ordre financière opposerait les deux hommes, le patron de La Voix de l'Oranie serait redevable d'une somme dépassant 2 millions de DA à verser au caricaturiste comme frais de la collaboration de ce dernier. D'autres sont allés plus loin, en indiquant que «l'employeur aurait dénoncé Djamel Ghanem dans le but d'amadouer les détenteurs de la manne publicitaire publique».