Certains ont dû attendre dix longues années de travail pour avoir droit au congé annuel et au repos hebdomadaire. Après avoir comptabilisé cinq contrats successifs, un travailleur de la société STH (Société des terminaux à hydrocarbure) de Béjaïa a vu son contrat résilié sans préavis. 120 travailleurs recrutés comme agents de sécurité et dans d'autres postes au niveau de l'entreprise Sonatrach à Béjaïa réclament une permanisation. Le monde du travail à Béjaïa est dans la tourmente. La précarité qui s'illustre à travers l'abus dans le mode de recrutement par contrat, inquiète les travailleurs concernés. Ceux de la société Sonatrach sont sortis, hier, de leur réserve en observant un rassemblement devant le siège de l'entreprise pour décrier le statut de contractuels qui leur colle à la peau depuis plus de 18 ans d'exercice. Outre leur confirmation dans leurs postes de travail, les travailleurs frondeurs, dont nombre d'entre eux cumulent plus de 15 ans de loyaux services dans la société trouvent cette situation «anormale» et a «trop duré». Outre la confirmation, les travailleurs dénoncent également les pressions qu'ils subissent depuis quelque temps de la part des responsables sur fond de menaces de «mutation et de licenciement». Certains d'entre eux ont dû attendre dix longues années pour avoir droit au congé annuel et au repos hebdomadaire. Ils ont été soutenus dans leur action par la section syndicale de l'entreprise. A travers leurs actions, les travailleurs contractuels de Sonatrach soulèvent encore une fois la précarité du travail qui n'est pas propre à cette entreprise. Une précarité subie de plein fouet par un autre contractuel syndicaliste, Samir Ghoul, un père de famille dont le contrat de travail a été unilatéralement résilié par l'administration. Ses collègues avait initié deux rassemblements devant le siège de l'entreprise durant la pause de midi et en fin de journée. Un soutien exprimé également dans une lettre signée par plus d'une centaine de travailleurs dans une tentative de forcer la direction à revoir sa copie et à reconduire le contrat de celui qui comptabilise cinq contrats successifs. Pour justifier la résiliation de son contrat, le directeur des ressources humaines de la DG a évoqué l'inexistence d'un plan de charge en adéquation avec son profil. Recruté en qualité d'architecte, depuis avril 2010, Samir Ghoul, élu entre-temps en tant que chargé de l'organique de la section syndicale, est convaincu que c'est son engagement syndical qui est à l'origine de son éviction et veut pour preuve, ses collègues des autres directions régionales qui ont été reconduits. Ces deux faits qui alimentent la chronique locale illustrent à eux seuls la nécessité de revoir ce mode de recrutement pour donner des assurances aux employés et leur permettre de travailler sans pression.