Ils sont nombreux à abandonner la course à la magistrature suprême à mi-parcours. La première question qui effleure l'esprit est, «pourquoi jettent-ils l'éponge et refusent-ils de monter sur le ring?» Ils sont nombreux à composer cette cascade. Hier, c'était le candidat Amar Chekar qui a annoncé son retrait de la course à la présidentielle en raison du non-aboutissement de l'opération de collecte de signatures. «Le nombre de signatures collecté n'a pas atteint celui exigé par la loi pour la validation de son dossier par le Conseil constitutionnel». Il a précisé à ce propos, que «le nombre de signatures qu'il a pu collecter depuis le début de l'opération était de 10.000» alors que le nombre exigé par la loi était de 60.000 signatures. «Au-delà de la mascarade électorale, au point d'imposer l'actuel président malgré son état de santé, mon engagement devant une telle situation devient insensée et inutile sur tous les plans», explique Amar Chekar, ajoutant que par insuffisance dans la collecte des défauts de la présentation du document exigeant la participation des parents durant la guerre de Libération nationale. M.Chekar a, par ailleurs, indiqué qu'il se prépare à lancer sa propre formation politique dont la dénomination provisoire est Le parti des citoyens Libres, un parti politique qui sera lancé officiellement «avant la fin du premier semestre de cette année», a-t-il dit. Le même jour le Dr Mohammed Hadef s'est retiré de la course électorale, dénonçant ainsi «la dangereuse conception étroite, la façon affligeante dont est conçu, perçue et organisée et préparée la prochaine élection». Auparavant, c'étaient Ahmed Benbitour, Soufiane Djillali, Mohamed Tahar Yala, Kamel Benkoussa et bien d'autres qui ont jeté l'éponge. A première vue, il semblerait que l'annonce officielle du président sortant, candidat à sa propre succession pour un 4e mandat soit à l'origine de ces défections. En effet, les observateurs estiment qu' «avec l'entrée en lice de Bouteflika, les autres candidats n'ont pratiquement aucune chance dans cette joute électorale». Avant-hier, l'ancien chef de gouvernement, Ahmed Benbitour a affirmé qu'il se retirait de la prochaine élection présidentielle du 17 avril. «Le retrait de la compétition pour la présidentielle ne signifie pas que nous mettons fin à notre activité politique ou que nous allons nous reposer», a indiqué M.Benbitour dans une conférence de presse. «Pour la sauvegarde de la nation», l'ancien chef de gouvernement a proposé, en outre, l'élaboration d'une feuille de route pour définir le projet de changement du système de gouvernance, les étapes de sa mise en oeuvre et la définition des principes qui guideront les parties prenantes à ce projet. Soufiane Djillali, président du parti Jil Jadid s'est retiré, lui aussi, de cette joute électorale. Pourtant, Djillali Soufiane aurait collecté les 60.000 signatures avec le dossier complet. «Il ne le déposera pas au Conseil constitutionnel, signifiant ainsi son retrait de ce scrutin», précise la même source en expliquant, qu'après examen de la situation actuelle, le conseil national est arrivé à la conviction que le pays est dans l'impasse. Jil Jadid refuse de participer à ce qu'il qualifie de mascarade en appelant le peuple algérien à se mobiliser pour dénon Pour rappel, Soufiane Djillali était parmi les premiers à annoncer sa candidature à l'élection présidentielle du 17 avril. Il est le premier à décider de se retirer. De son côté, le général à la retraite Mohamed Tahar Yala a annoncé son retrait, appelant, en outre, les Algériens à se mobiliser pour arrêter ce processus électoral. Selon lui, les hommes politiques, les anciens de l'ALN et tous les Algériens honnêtes doivent dénoncer et mettre fin à ce régime agonisant. «Nous appelons nos jeunes et nos compatriotes à l'étranger à dire non à l'assassinat de notre pays», a indiqué l'ex-général lors d'une conférence de presse tenue avant-hier au siège de Jil Jadid. Kamel Benkoussa, candidat à la candidature à l'élection présidentielle du 17 avril, a choisi de se retirer en dressant une épitaphe au carré des Martyrs, au cimetière d'El Alia. Ainsi, il a montré qu'il n'accepte pas de se soumettre au système. «Visiblement, l'Algérie n'appartient pas à tous», a-t-il regretté.