Cette mesure a été décidée pour permettre à la commission d'avancer rapidement dans son enquête. Le directeur de l'établissement sanitaire et le premier mis en cause dans cette affaire a été provisoirement suspendu par le wali de la région. Cette «mesure conservatoire» prise à l'encontre du principal mis en cause a été décidée pour permettre à la commission d'enquête ministérielle, dépêchée sur les lieux et composée de 5 experts, d'avancer rapidement dans son enquête. Si les conclusions de l'enquête le mettent hors de cause, il sera rétabli dans ses droits et retrouvera son poste, comme nous l'a indiqué le chargé de communication du ministère de la Santé, M. Slim Belkessam. La commission d'enquête a entamé son travail d'investigation, hier après-midi, et les résultats de l'enquête seront connus au plus tard mercredi prochain, affirme-t-on encore. Une réunion marathon a eu lieu au sein même de l'hôpital où elle a auditionné les différents responsables de cette terrible négligence. Le sort du directeur de la santé et de la population, M.Salemkour reste quant à lui suspendu aux décisions que doit prononcer prochainement le ministre, M.Redjimi, s'il s'avère que la responsabilité de ce cadre est engagée et qu'il a, en fin de compte, failli à son devoir. Pour l'instant, le ministère, par la voix de son responsable à l'information, Slim Belkessam, ne trouve aucun inconvénient au maintien à son poste du DSP ainsi que de sa présence dans la commission d'enquête : «Sa présence est motivée par le fait qu'il doit appliquer les décisions qui seront rendues par la commission d'enquête et éventuellement de procéder aux passations de consignes avec son successeur s'il est prouvé qu'il a été défaillant dans la gestion de ce dossier». Les praticiens de cette wilaya ont réagi, hier, aux propos tenus dans la presse par le responsable de la communication du ministère de la Santé, S. Belkessam qui a affirmé que l'enquête déterminera la responsabilité soit au niveau de l'administration soit à celui du personnel médical. Ils se disent scandalisés par ces affirmations et soutiennent qu'ils n'ont jamais cessé de dénoncer les abus et autres décisions unilatérales prises par le directeur de l'hôpital sans les avoir au préalable informés. Interrogé à ce sujet, le responsable de la communication au sein du département ministériel, a voulu d'abord affirmer qu'il n'a pas voulu, en tenant ces propos, jeter le discrédit sur la famille médicale. «Scandalisée ou pas, c'est le fait d'avoir la capacité intellectuelle à comprendre». Il a en revanche soutenu que dans le cadre d'une enquête «la commission travaille sans préjugé aucun et qu'aucune hypothèse ne peut être écartée». Selon lui, une enquête doit être rigoureuse dans les faits : «Il ne suffit pas simplement d'accuser. Il faut prouver car c'est une question de vie et de mort. Le principe de précaution doit guider le travail de la commission d'enquête. Elle ne doit écarter aucune possibilité. Elle doit, en son âme et conscience, déterminer les responsabilités de chacun dans cette affaire. Les résultats de la commission peuvent rejoindre les conclusions ou l'avis du collectif médical, comme elles peuvent ne pas l'être». De son côté, le président du conseil médical de la wilaya, Benchaoura persiste à dire que le chiffre des 14 bébés décédés par septicémie est bel est bien réel et ajoute que «8 bébés sont décédés de septicémie sur une période de 15 jours». Pour prouver sa bonne foi, il a tenu à indiquer que le DSP lui a établi un ordre de mission et voulu l'envoyer à Hassi Bahabah, distante de 50 km de Djelfa afin de l'éloigner de la délégation ministérielle et surtout de peur que celui-ci rencontre le ministre M.Redjimi et lui expose les vérités sur cette triste histoire. Au moment où nous mettons sous presse, la commission d'enquête n'avait pas encore achevé sa réunion de travail qui a regroupé le directeur de la Santé, le président du conseil médical et le chef de service de pédiatrie.