Mystère Huit dossiers des bébés morts ont disparu du bureau du pédiatre chargé de leur suivi. Un autre scandale qui éclate. «Sur les treize dossiers médicaux des nouveau-nés décédés à l?hôpital de Djelfa, cinq ont été traités alors que les huit autres ont disparu», a déclaré, ce matin, le ministre de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière, Mohamed Redjimi. «Ces dossiers seront reconstitués par les médecins traitants, sinon le procureur de la République déclenchera son enquête et demandera aux différents intervenants toutes les informations nécessaires. Je vous promets que l?enquête ira jusqu?au bout et que nous situerons les responsabilités», a-t-il encore affirmé. En effet, l?affaire prend une nouvelle tournure. Hier, les dossiers des bébés ont disparu du bureau du pédiatre. Ce dernier préparait lesdits documents pour les remettre à la commission d?enquête qui devait passer durant la même journée. Soudain, une infirmière l?appelle pour une urgence. Le docteur se précipite alors vers le malade et omet de fermer la porte de son bureau. Quelque temps plus tard, les membres de la commission d?enquête viennent le voir. Ils effectuent avec lui une visite dans quelques services de l?établissement sanitaire. A la fin, ils demandent les dossiers des bébés prématurés. Une fois au bureau, le pédiatre découvre ahuri la mystérieuse disparition des dossiers.Pour plus d?informations sur cet incident, nous avons contacté, ce matin, le directeur de la communication du ministère de la Santé, Slim Belkecem. Ce dernier nous confie : «Actuellement, la tutelle ne peut pas se prononcer sur ce deuxième incident avant la réception des conclusions préliminaires de l?enquête.» Le rapport de celle-ci devrait atterrir sur le bureau du ministre au plus tard demain matin. Cependant, il ajoute que le directeur de l?hôpital de Djelfa n?est pas officiellement suspendu de ses fonctions, mais qu?il a fait l?objet d?une «mesure conservatoire de suspension» pour ne pas gêner le bon déroulement de l?enquête. «Cette démarche est sans aucun préjugé. Ce sont les conclusions de l?enquête qui devraient d?abord confirmer ou infirmer les accusations portées contre ce responsable.» Evoquant l?affaire des sept bébés décédés, il y a près de deux ans, à Oued El-Abtal, à Mascara, à la suite d?une erreur de vaccination, il explique que l?enquête a été menée à terme, que ses conclusions ont été rendues publiques et que des mesures administratives et juridiques ont été prises. «Il s?agissait d?une erreur programmatique, les responsables ont été jugés et condamnés.»