Le renouvellement du conseil de l'Ordre du barreau, aura lieu aujourd'hui avec une forte participation. C'est aujourd'hui que seront élus les 31 membres du nouveau conseil de l'Ordre du barreau d'Alger, ainsi que le nouveau bâtonnier qui succédera à M.Abdelmadjid Sellini, qui a été à la tête du barreau d'Alger durant quatre mandats successifs. Ce sont près de 5000 avocats qui devront participer à ce vote pour renouveler les instances dirigeantes du bâtonnat d'Alger, a précisé Me Chaïb Sadek, membre du bureau sortant. Il a indiqué que le 5e mandat est brigué par 149 candidats indépendants outre six autres listes. Afin de garantir une élection intègre, M.Chaïb a souligné qu'«une commission de surveillance des élections présidée par Me Abbache, ancien bâtonnier, et Me Miloud Brahimi a été mise en place». Cette commission, selon Me Chaïb, n'est pas prévue par la loi, mais figure parmi les traditions de la profession, précisant que «la nouvelle loi régissant la profession d'avocat n°13-07 du 29 octobre 2013, a fait que l'opération électorale se déroule en un seul tour et non plus en deux tours comme le prévoyait l'ancienne loi». Cette nouvelle loi, selon Me Chaïb «interdit aux avocats stagiaires» de participer à l'opération électorale, ajoutant que «l'Ordre des avocats est allé plus loin en leur interdisant même d'y assister». Selon M.Chaïb, l'Algérie est le seul pays au monde où le bâtonnier est élu par les membres du conseil de l'Ordre (31 membres), contrairement aux pays développés où cette prérogative est confiée à l'assemblée générale du barreau. En outre, il a mis l'accent sur la nécessité d'asseoir la culture d'alternance à la gestion des affaires du conseil. Il a appelé également à l'édification de la Maison de l'avocat qui confirmerait toutes les structures nécessaires à la pratique de la profession. Concernant la situation actuelle du barreau, Me Chaïb a souligné qu'elle «vit actuellement une véritable crise» qui l'empêche d'accomplir pleinement son rôle, précisant que les robes noires font face quotidiennement à des problèmes avec les juges, les procureurs de la République et les greffiers, sans compter les poursuites judiciaires et les injures dont ils font l'objet. Par ailleurs, M.Tayeb Louh, ministre de la Justice et garde des Sceaux a mis en exergue, à partir de Tlemcen, le rôle prépondérant que jouent les avocats dans la mise en oeuvre de la réforme du secteur de la justice. Il a souligné l'engagement dont ils ont fait preuve lors des réformes du secteur de la justice initiées en 1999 par le président Abdelaziz Bouteflika. «Ces réformes visent à renforcer les fondements du système judiciaire et sa modernisation pour assurer la défense des libertés des personnes et de leurs biens, ainsi que le rapprochement de la justice du citoyen.» M.Louh a évoqué les réformes initiées par son département ministériel, notamment la création de tribunaux de proximité, la consécration du principe de la présomption d'innocence et l'extension des pouvoirs de la justice hors des frontières nationales, pour traiter des affaires concernant la communauté algérienne établie à l'étranger et les entreprises.