«Il faut un grand homme comme Abdelaziz Bouteflika pour sauvegarder cette stabilité» A Adrar, Abdelmalek Sellal s'est rendu à la zaouïa de Sidi Mohamed Bel Kbir, alors qu'à «TAM» il a eu droit à un bain de foule. Folklore du Sud, chants patriotiques, youyous et baroud. C'est dans cette ambiance festive que Abdelmalek Sellal a donné, hier à partir d'Adrar, le coup de starter de la campagne électorale du président sortant, Abdelaziz Bouteflika. C'est en effet à partir de cette wilaya de l'extrême Sud que Bouteflika a voulu commencer sa reconquête d'El Mouradia. Tout un symbole...! D'abord, par la sensibilité de la région. Une façon de dire aux habitants du Sud que le président-candidat ne les a pas oubliés. Ensuite, pour marquer le coup par rapport à l'anniversaire des sanglants attentats de Tiguentourine et de la situation sécuritaire au Sahel, et enfin par rapport à la relation particulière qui le lie avec les habitants du Sud. D'ailleurs, l'ex-Premier ministre, chef de campagne de Bouteflika, l'a souligné dès sa prise de parole dans ce meeting d'Adrar. «Le président moudjahid Abdelaziz Bouteflika a tenu à ce que le lancement de la campagne se fasse à Adrar, car c'est un enfant du Sud. Il a combattu lors de la guerre de Libération nationale dans le Sud. Il m'a dit de saluer mes frères d'Adrar», a lancé Abdelmalek Sellal dans une salle trop exiguë pour accueillir la foule nombreuse venue participer à ce meeting. Après cet apéritif, Sellal entre dans le vif du sujet. Il rappelle les réalisations des 15 ans de règne de Bouteflika. «Depuis son acension au pouvoir, cet homme a métamorphosé le pays. De grandes réalisations ont été faites sur les plans socio-économiques, notamment à Adrar qui s'est grandement développée», soutient-il devant une foule en délire. «C'est ça l'Algérie de Bouteflika. C'est ça l'Algérie dont nos ancêtres ont rêvé. C'est l'Algérie de Bouteflika», crie Sellal. Il tient également à mettre en exergue la place qu'occupe maintenant le pays au niveau international. «C'est devenu une force régionale. Le président a rendu à l'Algérie la place qu'elle mérite dans le monde. On est désormais respecté par toutes les grandes nations. Et nos voisins viennent même nous demander conseil», atteste-t-il sous les applaudissements de la salle, en révélant qu'«une grande personnalité se rendra bientôt en Algérie» sans toutefois citer de nom pour garder le mystère. Le directeur de campagne de Bouteflika qui se faisait à chaque phrase couper la parole par les «Aaouhda rabiaa» (4e mandat), «Aaouhda rabiaa», et les «Bouteflika, Bouteflika ohohoh», s'est ensuite prêté au jeu des promesses électorales. En premier, sur le plan local. Il promet plus de logements, d'emplois et d'infrastructures à la wilaya. Place à une démocratie participative... Avant de passer au niveau national où il dévoile le projet politique de son «champion». «Nous allons réviser la Constitution. Cette révision se fera après un débat national où tous les citoyens participeront», soutient-il. «Cette Constitution va nous permettre de passer à un nouveau mode de gouvernance qui est une démocratie participative», crie-t-il. «Oui, une démocratie participative», répète un Sellal avec la gestuelle des grands orateurs de la politique. «Cette révision constitutionnelle augmentera la démocratie dans le pays en donnant une place à l'opposition. Elle donnera aussi plus de prérogatives aux représentants du peuple, les députés», donne-t-il comme petit aperçu. Avant de conclure son meeting, Abdelmalek Sellal rassure les présents sur le fait que grâce à eux, Bouteflika restera encore cinq ans. «Cet homme a ramené avec lui la baraka pour le pays. Et Inchallah cette baraka continuera à bénir le pays pour les cinq prochaines années. Vous savez ce qu'il vous reste à faire pour cela. Le 17 avril, votez pour lui», conclut-il sous les«Bouteflika tahia». En parlant de«baraka», Abdelmalek Sellal n'a pas omis d'aller en chercher à son candidat. Juste après ce meeting, il se rend directement à la zaouïa de Sidi Mohamed Bel Kbir. Il se recueille même sur le tombeau de Sidi Mohamed El Kbir et déjeune avec les cheikhs de la zaouïa. Une façon de montrer que contrairement à ce qui se disait, les «zaouïas» n'ont pas retourné leur «kamis». Elles sont toujours avec Bouteflika... Juste après cette virée «spirituelle», il prend l'avion pour Tamanrasset afin d'animer son deuxième meeting de la journée, où des baffles ont été installées à l'extérieur de la salle pour permettre au public nombreux n'ayant pas pu accéder, d'entendre le discours du directeur de campagne du président. C'est avec la même ferveur populaire qu'il est accueilli. Et c'est la même rengaine et les mêmes promesses qu'il ressort lors de cette seconde rencontre. Néanmoins, Abdelmalek Sellal a ressorti son cheval de bataille pour le 4e mandat, à savoir la stabilité. Il évoque dans ce sens la situation au Mali, frontalier avec Tamanrasset. «Il faut un grand homme comme Abdelaziz Bouteflika pour sauvegarder cette stabilité», a-t-il soutenu. Toutefois, il rassure que l'ANP est là pour protéger le pays. «Les forces de l'ANP jouent leur rôle. Nous avons une grande armée» en hommage a nos forces de sécurité. A «Tam», Abdelmalek Sellal a droit à un bain de foule au centre-ville. Un privilège habituellement réservé au président, qu'il a reçu cette fois-ci par procuration... Alors que plus de 90 journalistes ont couvert ce lancement de campagne Madjer comme «guest» star Ce premier meeting électoral a vu la présence d'une forte couverture médiatique. Plus de 90 journalistes nationaux, de la presse écrite et audiovisuelle étaient présents. Mais ce lancement de campagne du candidat Bouteflika a été marqué par la présence de la star du ballon rond, Rabah Madjer. Par cette présence, l'homme à la célèbre talonnade est venu apporter son soutien au président sortant. Ainsi, l'ex-meneur de jeu des Verts est venu aider Sellal a «mener» au but la campagne de Bouteflika... D'autres personnalités politiques ont accompagné l'ex-Premier ministre, à l'instar de Nouria Hafsi, présidente de l'Union nationale des femmes algériennes et membre du RND.