Les Etats-Unis espèrent apporter leur appui à la mise en oeuvre des réformes économiques et politiques. Le secrétaire d'Etat américain adjoint chargé du Proche-Orient, William J. Burns, a affirmé que les Etats-Unis n'avaient pas livré d'armes à l'Algérie pour la lutte antiterroriste démentant ainsi l'information rapportée, il y a quelques jours, par le journal américain World Tribune. M.Burns a fait savoir que cette coopération se limite actuellement au domaine de la formation et de l'instruction militaire «(...) nous avons élargi le champ de la coopération au cours de l'année écoulée au domaine de la formation et instruction militaire et nous allons très certainement envisager d'autres moyens de renforcer cette coopération (...)», a déclaré le responsable américain dans un point de presse, jeudi, qui n'a pas duré plus de six minutes, à l'aéroport international Houari Boumédiene. A l'issue de l'audience que lui a accordée le président Bouteflika, William Burns a indiqué qu'il lui avait transmis un message de félicitations pour sa réélection à la magistrature suprême, de la part de son homologue américain M.Bush. ‘'Cette élection a constitué une étape importante et positive sur la voie de la démocratie pour le peuple algérien'', a-t-il souligné. M.Burns a indiqué que les Etats-Unis espéraient apporter leur appui aux efforts déployés par l'Algérie au moment où elle met en oeuvre des réformes importantes dans le domaine économique et politique. «Nous avons discuté de l'importance de l'adhésion de l'Algérie à l'OMC et nous avons parlé de la nature et des appuis techniques que les Etats-Unis pouvaient apporter à l'Algérie dans ce domaine». La visite du responsable américain, la deuxième en l'espace d'une année, est intervenue au lendemain de l'arrivée du secrétaire général adjoint de l'Otan à Alger. S'exprimant à ce sujet, M.Burns, s'est dit convaincu qu'il existait de grandes opportunités de coopération entre les pays de la région. «Nous et nos partenaires de l'Otan avons quelques idées quant à l'achèvement de cela et nous allons écouter attentivement tout ce qui pourrait donner un sens à ce type de relation pour nos amis de la région». Une déclaration rigoureusement diplomatique mais dans laquelle ressort la vision américaine pour le Maghreb. Une vision qui classe l'axe Tunis, Alger et Rabat comme un même pôle à considérer dans le cadre d'un regroupement régional. M.Burns qui milite, depuis décembre 2002, pour la promotion du Middle East Partnership Initiative (initiative de partenariat proche-oriental, Mepi) a saisi l'opportunité du point de presse pour clarifier ce projet : «Nous n'avons aucun intérêt à essayer d'imposer des réformes à cette région», a-t-il déclaré en soulignant que «la modernisation économique ainsi que les réformes politiques ne peuvent être achevées que si les initiatives sont prises par les pays de la région eux-mêmes.» Quant à la façon de mettre en oeuvre ces réformes, Burns a reconnu qu'elle variait d'un pays à un autre «il y a des mesures pratiques que les Etats-Unis et nos partenaires du G8 peuvent appliquer afin d'aider les pays de la région désirant entreprendre ces réformes». Par ailleurs, Burns a évoqué avec le président Bouteflika, la question irakienne et celle du Sahara occidental. «J'ai souligné que les Etats-Unis ne cherchaient pas à imposer une quelconque solution aux parties et que le président Bush avait encouragé les dirigeants algériens et marocains à se réunir afin d'édifier une plus grande compréhension et coopération et de travailler de concert avec l'envoyé personnel du secrétaire général de l'ONU, M.Becker» s'agissant de l'Irak, il a exprimé «la colère et le dégoût des Etats-Unis face au traitement des prisonniers irakiens». «Nous allons entreprendre ce processus d'une façon ouverte et transparente afin que le monde entier puisse voir comment nous traitons d'une façon tout à fait sérieuse ces sévices et combien nous sommes déterminés à les éviter à l'avenir», a promis William Burns.