Cherche train désespérément Les travailleurs réclament un rappel de 36 mois de salaire. Les scénarii de dépenses dites «intempestives» se présente de nouveau sur la scène économique avec la grève des cheminots qui se poursuit depuis dimanche dernier à minuit. Les travailleurs, en amont de ce débrayage, réclament un rappel de 36 mois de salaire. «Selon la nouvelle grille des salaires en vigueur depuis 2009, nous devons bénéficier d'un rappel de 42 mois, dont six ont été versés entre janvier et mars 2014» affirme un agent de la gare de l'Agha du centre-ville de la capitale. En marge de la clôture de la session d'automne dernier du Parlement, le ministre des Finances, Karim Djoudi, avait alors affirmé que «l'Etat va réduire ses dépenses». Aussi, faut-il prendre la mesure des risques encourus en poursuivant la politique très dépensière de l'Etat qui continue à «distribuer» des augmentations de salaires à tout bout de champ sans prendre en considération les risques de baisse de l'or noir sur les marchés mondiaux. Les négociations entre direction et syndicat des cheminots algériens ont débuté lundi dernier à la direction de la Société nationale des transports ferroviaires (Sntf) dans l'espoir de désamorcer la grève qui a fortement paralysé le trafic ferroviaire, a-t-on appris à la gare de l'Agha. Selon un usager des trains de banlieue «trop, c'est trop! Il faut qu'ils cessent de nous prendre à chaque fois en otage», s'emporte un jeune qui voulait prendre le train pour Béjaïa et dont les propos ont été rapportés par l'APS. «L'issue de la grève qui a mobilisé tous les personnels en activité sur tout le territoire national, dépendra de la réponse de la direction de la société à notre revendication», affirme-t-on auprès des passagers. Selon un agent gréviste à la gare de l'Agha, cité par l'APS, «l'entreprise refuse de verser les 36 mois restants sous prétexte qu'elle n'a pas les moyens financiers nécessaires», de ce fait, les grévistes sont déterminés à poursuivre le mouvement jusqu'à la satisfaction entière de leur revendication. «Si l'entreprise n'a pas les moyens financiers pour garantir nos droits légitimes, elle n'a qu'à faire appel à la tutelle», souligne ce même agent. Les voyageurs étaient dans la journée de lundi dernier dans l'expectative, les trains de banlieues étant à l'arrêt. Tôt ce jour-là dans la matinée, à la gare de Aïn Naâdja, les habitués des trains Alger-Blida - El Affroun ont dû chercher d'autres moyens de transport pour rallier la capitale ou vice versa, selon un voyageur. Le directeur général de la Sntf, Yacine Bendjaballah, qui a confirmé que le débrayage des travailleurs de la région d'Alger et d'ailleurs, est dû à des revendications salariales, a précisé à l'APS: «Nous sommes en train de négocier avec les représentants des cheminots qui demandent un rappel de 36 mois.» Pour rappel, les travailleurs de la Sntf avaient déjà observé en 2011 un débrayage de plusieurs jours pour revendiquer une hausse des salaires avec effet rétroactif, dont le versement du rappel à partir de 2009..