Ouverture aux femmes, suppression, diminution de sa durée, augmentation de son indemnité,...chacun des six candidats a son idée pour réformer le Service national. Le Service national s'invite à cette présidentielle. C'est même devenu l'un des thèmes préférés des candidats au même titre que le logement et l'emploi! Chacun va de sa «réforme». La proposition qui a le plus fait parler d'elle est, bien sûr, celle de Abdelaziz Bélaïd, du Front El Moustakbel. Le benjamin des candidats - il a 50 ans - veut que le Service national soit ouvert aux...femmes. «Il faut ouvrir les portes aux femmes désirant rejoindre le Service national», avait-il lancé lors de son premier meeting électoral à Djelfa. Mais cette ouverture aux femmes, Bélaïd l'explique par la vision qu'il a de ce Service national, qu'il voit comme un moyen de formation et de lutte contre le chômage. «Il sera réduit à 12 mois qui seront comptabilisés comme un exercice professionnel, c'est-à-dire qu'il participera de la cotisation des jeunes pour leur retraite ou de l'avancement de leur carrière», a expliqué son staff de campagne, qui précise que les jeunes, hommes et femmes, seront envoyés dans des services qui correspondent à leur formation. Ali Fewzi Rebaïne (Ahd 54), lui, propose carrément sa suppression. Cela afin de passer à une armée professionnelle. Néanmoins, il ne propose pas une abandon total, mais un remplacement par un service civil. De son côté, Moussa Touati, président du FNA, ne veut ni le supprimer, ni changer sa durée. Il veut juste le découper en trois... «morceaux», ou plutôt en phase de six mois. La première sera pour l'entraînement militaire, la deuxième à la formation professionnelle, tandis que la troisième sera réservée au stage en entreprise. Ali Benflis, lui, plaide pour une baisse graduelle de sa durée qui, en premier lieu, passera de 18 à 12 mois. Il soutient également l'idée d'une revalorisation de la pension accordée aux appelés. Mais il est contre sa suppression définitive. Tout comme Louisa Hanoune (PT) qui veut «maintenir le caractère populaire de l'Armée». De ce fait, comme Benflis, elle veut réformer le Service national en diminuant sa durée, et en augmentant son indemnité. Le candidat Bouteflika a, lui, commencé la «réforme» du Service national bien avant l'élection. Il y a quelques mois, il avait donné comme instruction à son Premier ministre de l'époque, et actuellement chef de campagne, Abdelmalek Sellal, de signer une circulaire qui annule l'obligation de la carte militaire pour le recrutement. Il a été même annoncé, au début de l'année, la réduction de la durée de ce Service national qui passera de 18 à 12 mois. Le décret devrait même bientôt être signé par le président-candidat. Cependant, Bouteflika ne compte pas s'arrêter là! En cas de réélection, il envisagerait de réduire ce Service national à neuf mois! Avec le choix de passer un service national classique de 9 mois, ou un service civil de 18 mois. Ce n'est pas la première fois que le Service national se «convie» à des élections. Lors de son accession au pouvoir en 1999, Abdelaziz Bouteflika avait «offert» la carte militaire aux jeunes de plus de 30 ans. Il avait renouvelé cette expérience à la veille des élections législatives de 2012 en graciant les jeunes de plus de 30 ans. En 2009, il avait accordé une grâce spéciale aux jeunes ayant obtenu leurs diplômes à partir de 2006. Cette mesure avait «vécu» jusqu'après les élections de 2012. La présidentielle aura donc fait parler du Service national pour inciter les jeunes à voter...