La recette de Béni-Aïssi, dans la daïra de Béni-Douala a été attaquée, hier matin vers 8h30. Six hommes cagoulés et armés de pistolets automatiques et d'un fusil à pompe ont fait irruption dans le bureau et, sous la menace des armes, se sont fait remettre tout l'argent disponible soit 220 millions de centimes. Sous l'oeil hébété des trois employés de la poste, les assaillants se sont retirés presque calmement en prenant la direction de Tamaghoucht, aux abords de Takhoukht. Les agresseurs donnaient l'impression de connaître les lieux, d'abord parce qu'ils étaient encagoulés et ensuite en se retirant, ils ont traversé l'ancien poste de la garde communale de Béni-Aïssi, un poste abandonné depuis l'attentat de septembre 2000. Alertées, les forces de l'ordre: Bmpj et éléments de l'ANP ont déclenché une opération de recherches, opération n'ayant rendu public aucun bilan. L'attaque de la poste de Béni-Aïssi n'est pas la première du genre en Kabylie, plusieurs bureaux de poste ont été la cible de hold-up. C'est le cas de l'agence postale d'Aït-Yahia-Moussa (Draâ El-Mizan), celles de Tamda, près de Fréha (dans la grande banlieue est de Tizi Ouzou) et de Berkoukas (Maâtkas) ont été «visitées» à deux reprises. Celle de Mekla n'a pas échappé non plus aux rapaces. Récemment, vers la mi-avril, le bureau de poste de Yattafen (Béni-Yenni) a été attaqué par un groupe de 7 éléments armés, circulant à bord d'une 505 taxi subtilisée, peu de temps auparavant, à un taxieur des environs. Les agresseurs avaient pu mettre, ce jour-là, la main sur près de 60 millions de centimes. Algérie-Postes n'est pas la seule à payer tribut. Des agences bancaires ont également été ciblées. C'est le cas, il y a environ deux ans, de la BNA de la Nouvelle-Ville à Tizi Ouzou qui a été «allégée» de 800 millions de centimes. Quant à l'agence BDL d'Azazga, elle a eu droit à deux «visites», la dernière, celle du 23 mars dernier, a vu les assaillants s'emparer de 148 millions de centimes et de 30.000 euros. Lors du repli des agresseurs, la police alertée, a échangé des tirs avec eux : un policier a été tué et un autre blessé. Cela sans oublier les attaques à l'engin explosif manipulé à distance et ayant visé les convoyeurs de fonds. La première fois, durant l'été 2003, et sur la route menant de Larbaâ Nath-Irathen à Aïn El-Hammam, ce jour-là, en plus de l'argent dérobé, les deux convoyeurs et le conducteur de la voiture blindée ont perdu la vie. La seconde attaque visant les convoyeurs s'était déroulée, au lieu-dit: Tissirt N'cheikh, entre Mekla, Aïn El-Hammam. Ce jour-là, le 22 avril dernier, les assaillants se sont emparés de plusieurs dizaines de millions de centimes et de 30.000 euros. La question qui vient à l'esprit est de savoir si les établissements financiers de Kabylie sont sérieusement protégés. Car à voir cette facilité relative avec laquelle les terroristes opèrent, on est en droit de conclure à l'existence de complicités. L'Etat est ici rudement interpellé. Il lui appartient de protéger les fonds publics. A ce jour, on ne connaît pas les mesures prises pour cela!