Tout en reconnaissant que la bureaucratie a freiné l'application des mesures prises en faveur des jeunes chômeurs du Sud, le directeur de campagne du candidat Abdelaziz Bouteflika a promis de les mettre en oeuvre une fois que le président serait réélu. Cinquième jour de campagne électorale. Les choses sérieuses ont commencé pour le directeur de campagne du candidat Bouteflika, Abdelmalek Sellal, qui s'est rendu jeudi dernier, dans la wilaya de Ouargla pour animer deux meetings, un au chef-lieu et un autre dans la commune de Touggourt. Une véritable mission «commando». Car, cette wilaya du Sud est en crise. C'est l'une des premières à avoir vu le vent de la révolte du Sud souffler en son sein. Elle a connu plusieurs émeutes durant ces dernières années. C'est aussi le berceau du mouvement des chômeurs du Sud, qui a tant fait parler de lui l'année dernière à la même période. En effet, cette wilaya pétrolière qui est la plus riche du pays, connaît un taux de chômage important. Et comme il fallait donc s'y attendre, le meeting de Sellal n'est pas passé sans bruit..., et pas seulement celui des partisans de Bouteflika présents en masse. Un groupe de chômeurs s'est invité au meeting. Des que l'ex-Premier ministre a commencé son discours, ils ont commencé à le huer, et ont sorti des banderoles où ils lui réclamaient l'application des mesures qu'il a prises en faveur des jeunes de la région, lorsqu'il était à la tête du gouvernement. On pouvait, lire notamment sur les banderoles, «Sellal où sont tes promesses?». Pas du tout perturbé par ces «intrus», le directeur de campagne du candidat Bouteflika, qui avait revêtu pour la circonstance la cravate des Scouts algériens, n'a pas fait dans la langue de bois avec ces jeunes en colère. Au contraire, il a même fait son mea-culpa en reconnaissant que la bureaucratie a freiné l'application de beaucoup de ces mesures et décisions prises en faveur des jeunes chômeurs du Sud. «J'ai pris des mesures importantes en faveur du Sud. Mais je sais et je reconnais que l'administration et la bureaucratie ne nous ont pas laissé les appliquer», a-t-il reconnu allant même jusqu'à qualifier cette bureaucratie de «khbitha». «Nous allons combattre toutes les formes de bureaucratie, de corruption et de népotisme qui ont empêché la concrétisation de ces mesures», a-t-il ajouté. Aussi, il n'a pas manqué de fustiger les sociétés de sous-traitance qui ont, a-t-il dit, «failli à leur mission» et «n'ont pas appliqué les instructions données en ce sens», assurant que celles-ci «seront sanctionnées conformément à la loi». Dans ce cadre, Abdelmalek Sellal promet que «toutes ces mesures seront appliquées à la lettre, si Bouteflika est réélu». Alors que s'agissant des dispositifs Ansej, Angem et les mécanismes d'accès aux microcrédits, il a, tout en rappelant la suppression des intérêts, plaidé pour la poursuite de cette politique qui favorise l'«émergence d'une jeunesse entrepreneuriale créatrice d'emplois». Le chef de file de la campagne pour le quatrième mandat, a également tenu à souligner que le programme du candidat Bouteflika accorde une «importance particulière» au développement du Sud. Peu convaincus, ces jeunes chômeurs du Sud ont continué de protester. Sellal a alors assuré que «les habitants du Sud auront leur part dans le développement et dans la répartition des richesses du pays à l'instar des autres régions, comme cela a été promis par le candidat Bouteflika». Il a aussi essayé de les convaincre avec son fameux «l'avenir est à vous». Ainsi, il est revenu sur le projet de renouveau national que compte bâtir Bouteflika. «Durant le prochain quinquennat, la jeune génération post-indépendance prendra le flambeau et contribuera dans la gestion des affaires du pays», a-t-il soutenu. Mais cela n'était guère suffisant pour convaincre ces jeunes chômeurs dont le ras-le-bol a atteint son paroxysme. Alors, ils ont essayé de monter sur la scène pour lui parler. C'était le début de la bousculade où ces jeunes en colère ont poursuivi son cortège jusqu'à l'extérieur. Pour calmer la situation, il a reçu des représentants de ces jeunes qui lui ont fait part de leurs revendications. Il leur a promis de concrétiser et d'appliquer toutes les décisions prises dans ce sens juste après la réélection de son candidat. Toutefois, il n'a pas pu s'empêcher de faire du «Sellal». Ces chômeurs qui lui ont demandé comment ils allaient le contacter, il les a rassurés non sans faire une nouvelle blague... «Ne vous inquiétez pas, c'est moi qui vous contacterait vous, occupez-vous de dormir...», leur a-t-il lancé. Enfin, il est à signaler que ce sont les mêmes promesses qu'il a faites aux jeunes de la commune de Touggourt où il a animé son deuxième meeting de la journée.