«L'Algérie doit se réconcilier avec elle-même, avec sa culture et son patrimoine» Il a noté que la région de Kabylie était à l'avant-garde de la revendication démocratique pour l'alternance au pouvoir et pour une société de justice. Le candidat à l'élection présidentielle du 17 avril prochain, Ali Benflis, a pris l'engagement, hier à Tizi Ouzou, de promouvoir la langue et l'identité amazighes, afin de leur donner la place qui leur sied. «Je m'engage devant vous à régler définitivement la question de l'identité amazighe et donner à la langue la place qui lui sied», a-t-il déclaré, sans parler explicitement de l'officialisation de la langue amazighe. M.Benflis a souligné que «l'Algérie doit se réconcilier avec elle-même, avec sa culture et son patrimoine». Selon lui, cela se fera par la promotion de tout le patrimoine amazigh, l'introduction de l'enseignement de tamazight dans tous les cycles, ainsi que son inscription dans l'examen du baccalauréat et l'ouverture de centres de formation de formateurs de cette langue, afin de permettre l'épanouissement de toute une région. L'orateur a insisté sur le fait «que l'identité ne doit pas avoir de tutelle; nous voulons vivre notre amazighité au même titre que les Mozabites, les Chaouis... librement». Le candidat Ali Benflis a parlé des grands fondements de son projet de renouveau national dont l'élaboration d'une Constitution consensuelle avec limitation des mandats, qui permettra l'alternance au pouvoir et consacrera la démocratie à travers le multipartisme, la pluralité syndicale, l'indépendance de la justice et la presse. Estimant le système politique actuel «dépassé», l'ancien chef de gouvernement s'est dit porteur d'un projet qui restituera la souveraineté au peuple, qui en est «le seul dépositaire», ajoutant que l'autorité de l'Etat réside dans la «légitimité» de ses institutions. Il a appelé les électeurs de Tizi Ouzou à «aller voter en masse» lors du scrutin du 17 avril prochain et «surveiller les urnes». Il a estimé par ailleurs, que «la région de Kabylie était à l'avant-garde de la revendication démocratique pour l'alternance au pouvoir et pour une société de justice et ce, dès 1963, et a donné pour cette cause beaucoup de martyrs». Exprimant son admiration à cette région qui a toujours sacrifié ses meilleurs enfants pour la patrie. «Tous ces grands hommes qui ont libéré le pays et ceux qui se battent pour le mettre sur la voie de la démocratie.» Il a ainsi rendu un vibrant hommage à Fadhma N'Soumer, Aït Ahmed, Krim Belkacem, Abane Ramdane, le colonel Amirouche, Yazourène, Mohand Oulhadj, Ali Zamoum, Ali Yahia Abdenour, Matoub Lounès, Aït Menguellet et de nombreux autres encore. ««Soyez fiers de votre histoire», a encore lancé l'ex-chef de gouvernement. Exposant son programme, Ali Benflis a soutenu au cas où il serait élu «je mettrais en place des contre-pouvoirs» en libérant et reconnaissant les syndicats représentatifs et l'adoption d'un meilleur système qui puisse exister dans le monde pour les médias. Il a promis également de redonner sa place à l'opposition. Dans une réplique aux animateurs de la campagne du candidat Bouteflika, Ali Benflis leur a rappelé que «depuis 15 ans que vous combattez l'opposition, les syndicats autonomes et la presse indépendante et aujourd'hui, vous prétendez présenter un projet qui ouvrira les champs politique et médiatique». Appelant les citoyens pour l'aider à mettre fin à ce système «entaché de corruption, coupable d'injustice qui a montré ces limites», l'orateur a souligné que «le projet de celui qui a violé la Constitution et professionnalisé la fraude pour rester au pouvoir ne peut pas vous promettre le paradis». (APS)