« Je vais régler la question de tamazight si je suis élu le 17 avril prochain. » Telle a été la promesse faite, hier, par Ali Benflis aux habitants de Tizi Ouzou, au cours d'un meeting à la maison de culture Mouloud-Mammeri. « Nous voulons vivre notre amazighité et toutes nos identités. L'identité ne connaît jamais de tutelle », a-t-il affirmé devant une salle comble. Il s'est engagé à réhabiliter tamazight et son patrimoine culturel. « Réhabiliter tamazight, c'est l'épanouissement d'une région et de toute l'Algérie. L'Algérie doit se réconcilier avec elle-même, avec ses langues et toutes ses diversités », a-t-il estimé. Après avoir cité les nombreux révolutionnaires de la région, M. Benflis a soutenu que la Kabylie a fait preuve de « citoyenneté et de courage ». Elle s'est distinguée en étant « l'une des premières régions d'Algérie à avoir réclamé les libertés et la démocratie ». Il a cité, entre autres figures emblématiques de la région, le défunt Matoub Lounès, Aït Menguellet, Ali Yahia Abdennour. « Vous avez été en avance en termes de lutte pour les libertés par rapport au reste du pays », a-t-il rappelé. Le candidat a déclaré que l'attachement aux principes contenus dans la déclaration de Novembre 54 constitue une nécessité vitale. « Mon projet a pour fondement les principes de Novembre, confisqués aujourd'hui par des opportunistes », a-t-il lancé. Benflis s'est engagé à respecter le message des valeureux révolutionnaires et à mettre sa vie au service de la patrie. « Le peuple est le seul dépositaire de la souveraineté. L'Algérie m'a tout donné, mon identité, ma scolarité, je dois lui en être reconnaissant », a-t-il souligné. Partant du principe que « l'Etat doit être au service du peuple », il a affirmé que ce dernier est libre de choisir le système politique qui lui convient. « Les libertés linguistiques, de manifestation et de croyance doivent être respectées par l'Etat. Imposer des opinions ne mène à rien, sauf à la confrontation », a-t-il martelé. « Les gouvernants ne sont pas des maîtres mais des serviteurs du peuple », a-t-il déclaré, avant de préciser que « seule la modestie renforce la grandeur des Etats ». Le candidat dira que « le président de la République doit toujours avoir en face de lui des contre-pouvoirs pour l'empêcher de se comporter en monarche ». De ce fait, il a défendu l'opposition qui a pour principale mission de « combattre l'injustice ». A Bouira, Ali Benflis s'est élevé contre la marginalisation d'une partie de la société algérienne. « Je n'accepterai jamais une citoyenneté à deux vitesses », a-t-il martelé. Il a promis d'ouvrir « les portes scellées » en tant que rassembleur. Il a déclaré que la crise actuelle est politique, d'où l'impératif d'un changement de système politique basé sur les bons choix économiques. « Je suis nationaliste, démocrate et islamiste. Je suis partant pour une nouvelle phase sacralisant l'union et le consensus. »