Devant le désintérêt affiché par le citoyen lambda à la chose politique, les candidats tentent d'adopter différentes thématiques pour convaincre. Il fait craindre le pire. Le boycott des urnes suscite de vives inquiétudes chez les candidats à la présidentielle du 17 avril prochain. Au dixième jour de la campagne, l'appel à la participation massive reste le mot d'ordre qui revient dans tous les meetings. C'est le maître mot adopté par chaque candidat dans son discours de campagne. A entendre les différents speechs, on constate que l'abstention est leur ennemie fatale. Les candidats, toutes tendances confondues, sont unanimes: ils plaident tous pour une participation massive à l'élection présidentielle. Devant le désintérêt affiché par le citoyen lambda à la chose politique, ces derniers tentent d'adopter différentes thématiques pour convaincre. En multipliant promesses et engagements, les postulants à la magistrature du pays jouent toutes les cartes. Or, le défi est difficile à relever pour eux. Face à la campagne de boycott menée par les partis de l'opposition (hors compétition), la donne se complique pour eux. Les candidats en lice font tout pour séduire l'électorat en multipliant au quotidien les appels au vote. Durant cette deuxième semaines, ils sont passés à la vitesse de croisière en développant des slogans purement populistes pour se rapprocher davantage des citoyens et gagner leur confiance. La candidate du Parti des travailleurs (PT), Louisa Hanoune, a fait appel aux consciences en invitant lundi dernier à Djelfa, les jeunes à assurer la relève de «la Révolution et de l'Indépendance» au cours de son meeting électoral. «Soyez la relève de la Révolution et de l'Indépendance algériennes à travers une rupture avec le système du parti unique», a-t-elle exhorté les participants, les invitant à «comparer» entre les programmes électoraux des différents candidats, avant de «trancher, en toute souveraineté». De leur côté, les représentants du candidat Abdelaziz Bouteflika mènent une bataille acharnée contre le boycott. Les hommes de Bouteflika incitent à une participation massive. Le SG du FLN, Amar Saâdani, a invité, hier à El Bayadh, les citoyens à voter pour le candidat Bouteflika et de contrecarrer les appels au boycott lancés par l'opposition. «Le peuple algérien connaît bien son intérêt et opposera une fin de non-recevoir à ceux qui appellent au boycott et ce, à travers sa participation massive le jour J pour se prononcer en faveur du projet de la continuité et du candidat Abdelaziz Bouteflika», a-t-il affirmé. Le secrétaire général du RND, Abdelkader Bensalah, a exhorté le même jour à Tlemcen les militants de son parti à convaincre les citoyens d'aller voter en «masse» pour une «plus grande crédibilité» de l'élection présidentielle du avril prochain. M. Bensalah a souligné «la nécessité d'une participation massive à cette élection présidentielle pour lui donner un haut degré de crédibilité» et «montrer au monde que le peuple algérien a choisi de préserver sa stabilité, et qu'il soutient Bouteflika par une conviction politique profonde. Le candidat le plus jeune, Abdelaziz Belaïd, a appelé à Relizane «les citoyens à accomplir massivement le 17 avril, leur devoir électoral en votant pour l'homme qui incarne l'avenir du pays». S'adressant aux citoyens, Belaïd estime qu'il est temps pour la génération post-indépendance de prendre le flambeau. Moussa Touati promet carrément au peuple de prendre les commandes. «Si vous me donnez votre confiance, l'élaboration d'une charte nationale qui précisera davantage la notion d'Etat ainsi que le régime qui sera fondé sur le choix du peuple doit précéder le changement de la Constitution», a-t-il dit à partir de Sétif. Il y a lieu de rappeler que même le candidat Bouteflika a appelé, à plusieurs reprises, avant le début de la campagne électorale à une participation massive des Algériens au scrutin. Ces appels auront-ils un écho favorable? Rien n'est encore garanti. Malgré la mobilisation de tous les moyens et la multiplication des promesses, les citoyens sont loin d'être convaincus. Confrontés à un quotidien de plus en plus difficile, ces derniers ont du mal à se réconcilier avec la politique. Dans tous les cas, la réponse de l'urne sera un élément décisif qui confortera ou pas la crédibilité de cette élection capitale.